samedi 30 avril 2011

Lamia Berrada-Berca : quand le rouge n'est pas un péché ...

Un petit roman dérangeant que ce « Kant et la petite robe rouge ». Dérangeant parce qu’il est tel un couteau pénétrant le conscient caché sous la burqa d'une jeune femme qui tisse ses journées dans le silence. Dérangeant parce qu’il vous met votre regard dans un miroir et dérangeant, parce que vous vous regardez dans ce miroir.

L’écriture est toute en densité. Elle n’est pas un fleuve s’étalant, s’étalant, s’étalant pour faire semblant que c’est un roman. Lamia Berrada-Berca va dans le minimalisme et autant que son personnage féminin s’étale dans son désir de la robe rouge qu’elle voit dans une vitrine, autant les mots vont à l’essentiel : la tessiture serrée de l’histoire car « Pour être dans la vie, il faut pouvoir effacer la frontière invisible mais infranchissable qui sépare monstrueusement le dedans du dehors ».

En un tour de mots, l’auteure veut effacer ce dedans qui emprisonne autant que ce dehors «monstrueusement » séparé du premier. Au-delà du désir d’une simple robe en vitrine et de couleur rouge, le personnage d’Aminata s’approprie son propre être. Celui que l’époux ne connaît pas et qui flamboie dans l’ombre de l’attente soumise/muette mais ô combien parlante ... parce qu'une «robe rouge est une forme d'idée / Une vision du monde / Un grand désir d'être».


Lamia Berrada-Berca, « Kant et la petite robe rouge », aux éditions La Cheminante, 2011 – Tél./fax : 05 59 47 63 06 – Site : www.metaphorediffusion.fr

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