mardi 19 décembre 2017

Clin d'oeil : Kim Jong-Hyun, l'adieu solitaire. Quand la solitude est ailleurs.


Ph. SHINee.
Il est des saisons où les vivants dédicacent de leur mort leurs adieux à ceux qui demeurent après eux. Il est des vivants qui, après un long parcours fait d’embûches ou de bonheur, ferment leur porte à jamais et l’on se dit : il était malade, il était âgé. Nous l’avons vu avec les adieux de Shadia, la chanteuse égyptienne, avec ceux des romanciers Jean Anglade, de Jean d’Ormesson, du chanteur français, Johnny Halliday, de la jeune actrice chinoise Xu Ting, emportée à l'âge de 26 ans par une leucémie. Décembre a fait pleuvoir ces départs comme la mort se penche sur bien d’autres peuples qui s’endorment dans les décombres rouge sang sans savoir s’ils seront demain parmi les vivants.

Ph. SHINee.
Et puis, il est des saisons où les vivants claquent leur porte sans crier gare, laissant le monde proche dans le désarroi et le sentiment de culpabilité : il était si jeune, pourquoi n’ai-je rien vu, n’ai-je rien compris, n'a-t-il rien dit. La mort en suicide est aussi terrible que celle donnée par le fusil. Celle de Kim Jong-Hyun, le chanteur et leader de SHINee, groupe K-pop sud-coréen. Il est parti, laissant cette lettre terrible où il nous interpelle : « Only I. I was utterly alone. It’s easy to talk about the end. » Adulé par la jeunesse sud-coréenne et à l’étranger, dont le groupe était classé au US Billboard World Albums du magazine nord-américain Billboard, Kim Jong-Hyun est parti, il y a deux jours à peine. Ces quelques mots sont insuffisants pour dire ce qu'il était, sa personnalité, ses espoirs profonds. De lui, l'on ne connaît que l'image publique, les moments où il offrait son sourire aux caméras ou aux photographes. Il est parti, avec sa douleur, dans le silence fracassant d'une chambre où personne n'était là pour lui dire les mots qui sauvent... « Lonely » est son récent et dernier titre, sa deuxième lettre d’adieu.



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