Cinquante ans après l’indépendance algérienne qui est
célébrée depuis novembre dernier, un documentaire né de l’imaginaire de Safinez
Bousbia partie à la recherche de personnages de l’antique Casbah, nous dit les
sonorités rauques de la gouaille de gamins devenus grands, unis par le même
amour et par la même passion sous le titre d'El Gusto : la musique Chaabi et la vieille cité
algéroise ... « un orchestre de musiciens juifs et musulmans, séparés
par l’Histoire, se réunit sur scène pour un concert mythique. Ensemble, ils
partagent, à nouveau, cette passion qui ne les a jamais quitté, celle de la
musique Chaabi. Ce « Blues de la Casbah », popularisé dans les années
30 (on parlait de Medh à cette époque) est la musique populaire algéroise par
excellence, celle de la rue, celle des cafés et des fumeries »...
Au fil des notes égrenées, avec cet accent en « ts »
unique qui vous désigne immédiatement l’enfant des ruelles de cette envoûtante parure qu'est la Casbah endormie dans ses décombres de souvenirs mais toujours vivaces, nous entrons
dans un univers dans lequel tout se partage : l’amour divin, l’amour
profane sous ses traits pudiques, la raillerie de ces enfants terribles à qui
on ne la fait pas. El Hadj Mrizek (ô combien sa voix pénètre votre cœur ébloui !),
Al-Anka, Cheikh H’sissen ... ils ont laissé leur trace marquant à jamais une
musique – née elle-même de la musique savante andalouse – avec un répertoire
qui raconte la douleur cachée et l’humour particulier qui berce les vieilles
nuits algéroises, les cafés chantants ou les soirées des mariages réservées aux
hommes certes mais que les femmes écoutent, cachées derrière les lampions.
Le mandole règne en souverain que le piano, le violon et le banjo ne quittent pas. Jalousement étreint, il s’étale sous
la tendresse du musicien et envoie son message au ciel penché sur la muse qui s’éveille... celle-ci habite Mamad Haïder Benchaouch (violon et l'enfant terrible de la famille Benchaouch, dont les origines andalouses se mêlent à celles des familles turques installées à Alger), Rachid Berkani ('Oud/Luth oriental, le prince des instruments), Robert Castel (violon), Abdelkader Chercham (mandole), Luc Cherki (guitare), Redha el-Djilali (mandole-guitare), Mohamed el-Ferkioui (accordéon), Maurice el-Médioni (pianiste qui travailla avec Lili Boniche et Salim el-Hallali), Abdelrahmane Guellati (banjo), Joseph Hadjaj (parolier mais aussi qui a plus d'une corde à son arc), Liamine Haimoune (mandole), El Hadi Halo (pianiste qui suit les traces de son père M'hamed El-Anka), Abdelmadjid Meskoud (mandole), René Perez (mandole-guitare) et Mustapha Tahmi (guitare).
Safinez Bousbia a été nommée meilleur réalisateur au Abu Dhabi Film Festival 2011 et le Prix FIPRESCI a été décerné à El-Gusto.
Safinez Bousbia a été nommée meilleur réalisateur au Abu Dhabi Film Festival 2011 et le Prix FIPRESCI a été décerné à El-Gusto.
Un documentaire à voir, à "entendre"...
En salle depuis le 11 janvier 2012 :
7, place de la Rotonde, 75001 Paris - Horaires : 13:00/ 14:55/ 18:40/ 20:30/ 22:25
- Rex
1, bd. Poissonnière, 75002 Paris - Horaires : 16:10/ 18:10/ 20:10/ 22:10
8, rue de l'Arrivée, 75015 Paris - Horaires : 13:30/ 15:30/ 17:30/ 19:35/ 21:40
- Mégarama
Avenue de la Longue Bertrane, 92390 Villeneuve-la-Garenne - Horaires : 16:00/ 18:00/ 20:15
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