mercredi 31 décembre 2014

2015 : Survivance



Le mot de la Rédaction pour une nouvelle année… Une chose qu’Arabian People, Maghrebian World ne prise guère. Non pas par paresse ou défaitisme. Les vœux sont à faire chaque jour de sa vie et si l’on doit parler de renaissance, nous le savons tous, celle-ci ne doit pas se faire seulement lorsque l’on passe d’une saison hivernale à celle, estivale ou, comme tel est le cas, d'une année à l'autre. 
Le mot est lâché : renaissance. S’agit-il d’une renaissance de soi ? Dans quel contexte ? Spirituel, affectueux, professionnel, familial, politique, culturel ? Qu’est-ce à dire de la souhaiter un 31 décembre – et encore, ce n’est pas dans toutes les cultures ! – et seulement à cette date ? Pourquoi ne crée-t-on pas d’autres instants qui seront ou feront œuvre de «renaissance» ? Je fais le vœu chaque jour qui se lève de nous sentir mieux, de nous rêver plus à espérer, de nous voir moins nous entredéchirer, de nous aimer un peu plus qu’hier et nous haïr un peu moins hier ! Qu’est-ce à dire quand l’absurdité commande les décisions internationales à contre-sens de l’Humanité parce que les diktats financiers sont le fer de lance de l’apologie de la destruction des valeurs humaines ? L’être humain pèse si peu… il pèse si léger qu’il n’a de sens et d’essence que parce qu’il est un «survivant» à ce qu’il a suscité : sa propre négation.
Alors et surtout, ne parlons pas de ce que nous ne saurions réaliser et ne parlons pas de nous régénérer : nous amender pour ce que nous avons accompli dans la négation la plus totale du sens humain, d’idées dépravatrices ou de lois dites constitutionnelles sanctionnant les «gueux» ! Cessons de nous aveugler et nous «promettre» quantités de choses à faire ou… à refaire !
Aussi, passons ! Contentons-nous de ne rien promettre pour cette nouvelle année ou, pour faire dans la simplicité – peut-être un peu trop naïvement  bonne année aux écrivains, aux peintres, aux sculpteurs, aux musiciens, compositeurs et chanteurs, aux créatifs dans tous les domaines, à tous ceux qui prêchent la bonne pensée, aux personnes de bonne volonté mais, surtout, oui surtout, souhaitons que 2015 apporte un peu de répit et de nourriture aux millions de familles vivant dans la précarité et les guerres.

jeudi 25 décembre 2014

Le Mot de la Rédaction : Il est né le Divin Enfant...



Nous voici le 25 décembre et plutôt que d'y penser comme un jour de Noël, pensons à celui qui vint au monde, fils de Marie, pour apporter la Bonne nouvelle et faire que l'homme apprenne la parole divine et l'applique dans sa vie de chaque jour. Sa venue a-t-elle seulement apporté beauté et bonté ? Elle devait être, dans tous les cas, annonciatrice d'un règne pour le Siècle des siècles.
Les prophètes seraient-ils autant aimés s'ils venaient à naître aujourd'hui ? Nous n'en savons rien car nous sommes devenus cyniques et désabusés... 
Toujours est-il que ce jour de la naissance du Christ doit être dans tous les foyers, quelle que soit leur religion. C'est ce que l'on appelle communément la Trêve.
Alors, naïvement, souhaitons une paix à tous les enfants de la planète Terre. Que le fils de Marie ne soit pas né en vain.

dimanche 21 décembre 2014

Le Mot de la Rédaction : Déprédation


Le mot de la Rédaction pour une nouvelle année… Une habitude qu’Arabian People, Maghrebian World ne prise guère. Non pas par paresse ou défaitisme. Simplement que les vœux sont à faire chaque jour et non pas un jour circonstanciel de temps et d'opportunité.
Si l’on doit parler de renaissance, nous le savons tous, celle-ci ne se fait que lorsque l’on passe d’une saison hivernale à celle, estivale. C’est seulement et seulement en cette transition que le renouveau planétaire a lieu.

Alors pourquoi le mot est-il lâché ? Renaissance. S’agit-il d’une renaissance de soi ou du tout planétaire ? Dans quel contexte ? Spirituel, affectueux, professionnel, familial, politique, culturel ? Qu’est-ce à dire de la souhaiter un 31 décembre – et encore, ce n’est pas dans toutes les cultures ! – et seulement à cette date ? Pourquoi ne crée-t-on pas d’autres instants qui seront ou feront œuvre de «renaissance» ? Je fais le vœu chaque jour qui se lève de nous sentir mieux, de nous rêver plus à espérer, de nous voir moins nous entre-déchirer, de nous aimer un peu plus qu’hier et nous haïr un peu moins hier ! Qu’est-ce à dire quand l’absurdité commande les décisions internationales à contre-sens de l’Humanité parce que les diktats financiers sont le fer de lance de l’apologie de la destruction des valeurs humaines ? L’être humain pèse si peu… il pèse si léger qu’il n’a de sens et d’essence que parce qu’il est «survivant» à ce qu’il a suscité : sa propre négation.
Alors et surtout, ne parlons pas de ce que nous ne saurions réaliser et ne parlons pas de nous régénérer : nous amender pour ce que nous avons accompli dans la négation la plus totale du sens humain, d’idées déprédatrices ou de lois dites constitutionnelles sanctionnant les gueux ! 

Aussi, passons ! Contentons-nous de ne rien promettre pour ce 77e numéro d'Arabian People, Maghrebian World.

mercredi 17 décembre 2014

Mohamed Bestaoui, le dernier sourire.



Il a rejoint sa «Terre de lumière» mais ce n’est qu’un au-revoir de Mohamed Bestaoui. Là où il vient de poser son bagage, ce grand acteur que le monde arabe méconnaît mais que le Maroc et le Maghreb gardent en leur coeur, a signé le grand Livre des jours. 
Ni tourments, ni joies, Mohamed Bestaoui ne voudra certainement pas que nous demeurions dans l'affliction... seulement ces quelques mots pour retenir encore, en autant de Mille mois, un peu de son souvenir...

mercredi 3 décembre 2014

Clin d'oeil : "L'iranien", entre et entre...



La sortie en salle du documentaire L'iranien doit-elle susciter un quelconque engouement ? C'est à voir. Pourquoi un tel débat ? En quoi une rencontre entre un réalisateur "athée" et quatre religieux apporte-t-elle du nouveau à l'horizon ?


Le documentaire ou ce qu'il en est dit : "Iranien athée, le réalisateur Mehran Tamadon a réussi à convaincre quatre mollahs, partisans de la République islamique d'Iran, de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l'appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ? La liberté, la religions, la place de la femme sont autant de sujets de discorde qui viennent peu à peu troubler la quiétude du salon, mais toujours dans une ambiance étrangement détendue où chacun se taquine mutuellement."

En salle :
Décembre :
  • 4 décembre à Paris, à l’espace Saint-Michel à 20h, projection suivie d’un débat avec Bernard Teper, Réseau d'Education Populaire, auteur de "Laïcité, plus de liberté pour tous !". En présence de Mehran Tamadon.
  • 4 décembre à Bordeaux (France), cinéma Utopia à 20h15, en présence de Mehran Tamadon.
  • 5 décembre à Bayonne (France), cinéma L'Atalante à 20h45, en présence de Mehran Tamadon..
  • 7 décembre à Pau, cinéma Le Méliès à l'occasion du Film International de Pau à 18h, en présence de Mehran Tamadon.
  • 8 décembre à Paris, à l’espace Saint-Michel à 20h, projection suivie d’un débat avec Patrick Kessel, Président du Comité Laïcité République.
  • 9 décembre à Paris, au Cinéma des Cinéastes à 20h.
  • 10 décembre à Bourg-en-Bresse (France) au cinéma La Grenette à 20h.
  • 10, 11, 14 et 18 décembre à Paris, à l’Espace Saint Michel à 20h/ au cinéma La Clef (18/12/2014)
  • 12 décembre à Clermont-Ferrand (France), au cinéma Le Rio à 20h30, en présence de Mehran Tamadon.
  • 15 décembre à Caen (France), au cinéma Le Lux à 20h30 en présence de Mehran Tamadon.
  • 16 décembre à Bruxelles (Belgique), au P'tit Ciné à 19h30, en présence de Mehran Tamadon.
  • 21 décembre à Paris, au cinéma L'Escurial à 11h, en présence de Mehran Tamadon.
Des projections du documentaire sont prévues également en janvier, en plusieurs villes de France.

Pour en savoir plus : 
ou : 

mardi 2 décembre 2014

Juste Liban




Tunis : Euromed Audiovisual III's Mediterranean Film Forum





Le rendez-vous de l'interculturalité et de la diversité culturelle

Du 2 au 3 décembre 2014, une centaine de films professionnels européens et du sud-méditerranéen qui serait le rendez-vous du "to mutual understanding, intercultural dialogue et cultural diversity" ainsi que le définit le programme d'Euromed Audiovisual qui apporte une contribution à la réalisation et, surtout, à la distribution cinématographique dans la région (programme concernant l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, le Territoire palestinien occupé, la Syrie et la Tunisie).

mercredi 26 novembre 2014

Sabah, the stars are so far...


«The stars are so far
«The stars are so far
And how heavy the time step is !
»
(Saat, saat/ Sometimes, sometimes, by Sabah)

Le jour est tombé, la nuit a fait taire l’une des étoiles du triangle d’or méditerranéen. Sabah est partie. Loin s’en faut. Non pas que l’on veuille échapper à la mort, voire l'oublier, mais il y a toujours un pincement au cœur pour qui vous accompagna dans votre jeunesse, marquant votre époque de ces choses définitivement émotionnelles.
La mort, c’est peut-être cruel, c’est l’inadmissible mais elle est là. Dans sa nudité vraie, réelle, irréversible, irrémédiable. Le signal d’une fin de vie et peut-être pour qui a la foi, celui du début d’une autre destinée : le firmament céleste.

Sabah, al Shahroura, «les étoiles sont si loin» et combien élevée est la marche du temps et celle de l'Eden ! Un autre adieu tout de suite après ceux d’Abdelwahab Meddeb et de Manitas de Plata. À qui le tour le firmament de l’Au-delà ?
F. C.-A.

samedi 22 novembre 2014

Sabhan Adam ou l'infernalité




Le malaise est présent. Partout. Comment se délivrer de cette pesante présence d’un personnage odieux, monstrueux, aux griffures démoniaques et jusque dans la poussette enfantine ? Sabhan Adam est habité par la singularité de sa créature récurrente. Au-delà des touches éclatantes dues à l’utilisation de bijoux, on ne voit que ce visage comme sorti de l’antre infernal.

Sabhan Adam est certainement un génie de talent mais ô combien démesurément touché par « l’infernalité » syrienne qui refuse le repos du regard, celui de l’âme…





Sabhan Adam est né, en 1972, à Hassakeh (Syrie). C’est dans son village natal, non loin de la frontière irakienne, qu’il aborde l’univers de la peinture en autodidacte. Il a de nombreuses expositions à son actif en Europe, au Proche-Orient et outre-Atlantique. Sa première monographie a été publiée aux Editions Fragments.

mercredi 12 novembre 2014

Paris : Salon international des éditeurs indépendants









Le monde livresque vous donne rendez-vous à l'Espace des Blancs-Manteaux de Paris pour faire la découverte - pour ceux qui ne le connaissent pas encore - du Salon international des éditeurs indépendants. Les enfants trouveront leur livre de l'année et les passionnés de poésie ne seront pas en reste.





Entrée non payante.


dimanche 9 novembre 2014

A la mémoire d'Ali Ali-Khodja



Je vous pleure,
Vous qui avez quitté le giron créatif,
Me laissant orpheline de vos rêves.
F. C.-A.

Sidi Abderrahmane est sa dernière demeure. Pourtant, la plus omniprésente - exception faite du Ciel où il a son atelier - est celle de ceux qui ont aimé profondément son travail d'artiste-peintre. Ali Ali-Khodja avait le don de la précision dans ses envolées, et celui de la couleur : chaude, de celle qui fait resurgir la muse et l'émotion amoureuse d'avec la miniature; en touches discrètes pour ses merveilleuses aquarelles.
(A Ali Ali-khodja, peintre miniaturiste algérien, décédé le 7 février 2010)

samedi 8 novembre 2014

Clin d'oeil : Julienne Salvat ou quand le volcan fait irruption



Rencontre instantanée, d’où jaillit admiration pour l’écriture originale, hors des sentiers communs, pétrie de tendresse chaude aux couleurs ancestrales de cet auteur qu’est Julienne Salvat. A l’un des rendez-vous du salon de La Plume Noire de Dominique Loubao, ce fut comme des retrouvailles avec une poétesse dont je ne pourrais dire qu’elle me donne ennui, lecture désabusée. Cette fulgurance du poème, ce rire doublé d’une larme profonde, Julienne Salvat vous retient d’avec et vous garde à l’infiniment.
Après une plurialité de recueils, un roman – La lettre d’Avignon – et une nouvelle – Camille, récits d’hier et d’aujourd’hui  nous voici plongés dans une lecture toujours étonnante et d'une texture rare, Fleurs en terrain volcanique, où l’auteur prend ses inflexions à Saint-Denis de la Réunion, où elle y a vécu près de quarante belles années, où elle y a exercé en tant que professeur.
De ses poèmes, je garde celui de La Mer ; il me chante et m’enchante ; il berce mes heures au lever et au coucher du soleil, quand le spleen du poète me prend à la gorge et que je veuille m'envoler par-dessus les nuées.
Fadéla Chaim-Allami




La mer
«Le chant des sirènes est profondément humain, c’est pourquoi il est monstrueux»
La mer
elle contrefait mes illusions éparses
me jette aux yeux
la poudre bleue
de cargaisons amères
dont nul flot pour moi n’affréta le tonnage.
La mer
atlantique matrone chenue
de moi
elle accouche immémoriale
sans ciseaux.
La mer
par calme blanc ou pot au noir
j’irai
de nuit
à la rencontre des sirènes
dans sa voix haut perchées. 
La mer
j’attendrai l’envol de ses belles vocératrices
dont le chant
écholalie de mes espoirs
de mes affaissements
par neumes et roulades
canonise la geste de mes aïeux profonds.
Et puis la mer
sans escorte je m‘abîmerai
dans l’hinterland de ses mornes
ballants
pour y suivre la trace qui me mènera 
jusqu’à l’île essentielle...
(Extrait du recueil collectif ULTRAMARINE)

jeudi 6 novembre 2014

Abdelwahab Meddeb : l'homme est parti, sa pensée demeure



A qui revient-il le devoir d’écrire une épitaphe sur une personne ? Pas à moi, dans tous les cas. Je ne connaissais d’Abdelwahab Meddeb que sa stature d’écrivain, son visage aux traits d’une grande humanité et une voix sur les ondes. Cependant, la frustration est là. Présente. Parce qu’il est un visage de mon univers de pensée, géographique, intellectuel. Je crois que, ce soir, un ami qui n’était pas le mien, est devenu en l’espace d’un instant un ami pour l’éternité. Il n'est pas parti seul et un peu plus loin, toujours en terre de France, un poète de la musique : Manitas de Plata, de son vrai nom Ricardo Baliardo, ne fera plus entendre le tempo de sa guitare espagnole.


Cette épitaphe, je la terminerai sur ces mots qu’Abdelwahab Meddeb dira lors d’un entretien avec Tariq Ramadan : «Ce n'est pas parce qu'on est musulman qu'on proteste mais en tant qu'opprimé. La protestation s'est exprimée au nom de l'humanité bafouée. Dès qu'on évoque l'espace du sud, on a le prurit du référent qui engendre la différence. C'est d'ailleurs un réflexe occidental que de voir quelque chose d'islamique dans tout événement qui provient des territoires dont la religion dominante est l'islam. Seule a été invoquée la liberté comme principe qui appartient à l'homme, au droit naturel
F. C.-A.



Entretien avec Tariq Ramadan

jeudi 2 octobre 2014

Sid Ahmed Chaabane : on n'achève pas les chevaux



En vérité, vous dis-je, les murs peuvent être poussés, peuvent disparaître quand bien même seraient-ils présents sous la rétine qui s’élargit au fur et à mesure que la nuit avance. Prison du corps, emprisonnement des mains qui s’agitent, colombes libres que l’on veut faire taire, tout est signature de Sid Ahmed Chaabane.
Ne noyons pas le vent qui s’éloigne de la mer torturée parce qu’il veut danser sur la ligne de l’horizon lointain. Ne taisons pas les paroles feutrées transformées sous le coup du pinceau pour mieux dire. Autant de brûlures. Intemporalité. Déchaînements ravageurs. Explosion d’émotions enfermées au plus profond de soi, sortant hors des barreaux, sautant hors des frontières imposées aux esprits qui aiment à se mouvoir hors des barbelés du silence.

Ainsi est la peinture de Sid Ahmed Chaabane.

Exposition du 3 octobre au 24 novembre 2014
Les Métiers d’Art d’Agde
Nouvelle galerie de la Perle noire
Place Molière
Contact : 04 67 26 94 12

samedi 27 septembre 2014

Farid Belkahia n’est plus



Peintre et sculpteur, Farid Belkahia fut un homme curieux, aimant les objets traditionnels de son pays dont il fit collection. Grand voyageur, il a parcouru le Proche-Orient arabe, traçant son chemin sur les routes de Jérusalem, Jordanie, Egypte où, durant cette étape, il rencontre Abdelkrim al-Khattabi et, ensuite, la Syrie, l’Irak, puis l’Afrique puis, plus loin encore, la Corée – l’événement des Jeux Olympiques de Séoul pour lesquels il créera une œuvre sculptée  la Chine après laquelle il prendra le transsibérien lors de son retour pour mieux mémoriser le monde. 

Curieux, fasciné par la culture des autres, l’artiste-peintre marocain, même s’il a pied à Marrakech, sa ville natale, n’arrêtera pas d’interroger les cieux incas et de s’intéresser au vécu des habitants de cette partie du monde. Ses voyages lui feront rencontrer des grands noms du monde artistique comme le sculpteur français César ou le réalisateur chilien Raoul Ruiz.


Ainsi, recueille-t-il les émotions, les graphismes, les signes du berbère marocain, les couleurs qui seront l’empreinte de tout ce qu’il a créé : une totale expression contemporaine sur toile ou sur peau de bélier ou bien encore, sur cuivre et papier et, autour, des ateliers pour enseigner l’histoire de l’artisanat marocain via la céramique ou la poterie. Toutes les valeurs anciennes sont pour lui sources de modernité. L'art ancestral de l'homme tachalhit s'exprime dans toute sa plénitude chez Farid Belkahia. Le langage géométrique du corps et la gestuelle quasi architecturale s'interprètent sous les doigts de l'artiste qui se meut fusionnellement avec son histoire chleuh.

Bon vent, Farid Belkahia ! Que la voile vous porte très haut dans le firmament où vous attendent vos aînés !

L'exposition prochaine sur Le Maroc contemporain, que l'Institut du monde arabe inaugure le 14 octobre prochain, sera inaugurée avec les œuvres  de Farid Belkahia.

dimanche 31 août 2014

Théâtre : L'analphabète d'Agota Kristof


«Onze chapitres comme des rites de passage. Brefs et secs comme le destin. Souriants comme la liberté quand elle nargue. De la Hongrie en Suisse, ils vont aussi de l’enfance à l’âge adulte, du cocon familial à l’exil et de la lecture avide à l’apprentissage de la langue. Lire/écrire, L’Analphabète est totalement imprégné de cette jubilation-là. Lire/écrire. Un antidote au malheur. Un pied-de-nez à la vie même : 'Je lis. C’est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main. Tout ce qui est imprimé. J’ai quatre ans. La guerre vient de commencer.'»

Un texte signé par Agota Kristof (paru aux éditions Zoé), une mise en scène de Nabil El Azan (auteur notamment d'un recueil poétique Vingt-huit lettres et des poussières) et une scénographie d’Ali Cherri (auteur de courts métrages dont To the lebanese citizens).


Théâtre Les Déchargeurs
du 1er octobre au 22 novembre 2014 - 19h30
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris – M° Châtelet
Réservations : 01 42 36 00 50

mardi 29 juillet 2014

Le Mot de la Rédaction : Fracas





Juillet s'étire sur les dernières heures du carême. Que nous a-t-il donné mais qu'avons-nous donné à ce Ramadhan qui n'en peut à force d'essoufflement ? Les rues d'Alger, les marchés, les improvisations commerciales, les soirées jusqu'à l'ultime bâillement avant de rejoindre la couche épuisée à l'attente. 

Mon second Ramadhan en Algérie. Essoufflée, étonnée, anesthésiée par toute cette lenteur qui s'achemine, s'incruste à n'en plus pouvoir la recevoir dans la rétine, dans la peau et dans les mots ni dans les maux. Tout est étrangement inconnu et familier car il y a résurgence de souvenirs d'adolescente mais le goût de la chorba a une pincée de regret, presque pimentée d'amertume. Je n'ose dire la nostalgie ni même l'enchantement du temps jadis parce qu'il faut savoir taire le pleur, ne plus dire ce qui fut et ne sera.
Que dire de tous les carêmes, sous la croix ou sous le croissant, qui nous font nous dénuder et sortir les mots de nos antres fracassés ? Que dire de tous les soupirs étranglés parce que les coeurs sont au bout de leur parcours, gisant sanguinolents sur la pierre éclatée de Ghaza ou le sable de ces confins que seuls parcourent les pieds nus des enfants maliens épuisés, le gosier en quête non plus d'un carême mais de fruits à s'en rassasier ? 
Adieu, Ramadhan d'avant mais je ne salue pas le carême de cet été. A peine de n'avoir pu rendre leur salut aux Anges du Tout-Puissant venus écrire le panégyrique ou… l'enfer futur.

samedi 14 juin 2014

Bejäïa, ballade littéraire avec Pierre Daum




Qu'est-ce qui fait que le journaliste Pierre Daum vienne en territoire presque interdit (lire son article  http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/DAUM/49557) ? 
Le regard des Algériens change et il se veut plus critique, plus à même d'apporter sa propre approche de sa propre histoire...
Peut-être est-ce la raison de cette conférence-débat avec l'auteur de Ni valise, ni cercueil. 


Vendredi 20 juin 2014 - 14h30
Théâtre régional Malek Bouguermouh
Béjaïa (Algérie)

jeudi 5 juin 2014

Voix Vives : une Méditerranée qui s'élargit


Pour sa dix-septième édition, le festival Voix Vives, qui donne libres sons à la poésie contemporaine en Méditerranée, voyage dans plusieurs villes cette année. Après Sidi Bou Saïd, en Tunisie (23-24 mai) avec comédiens et musiciens, Voix Vives est à Gênes du 6 au 8 juin et se déplacera à Sète, du 18 au 26 juillet, où le théâtre sera très présent au cœur de la musique et de la poésie.
Le Proche-Orient arabe sera très présent même si géographiquement, pour certains, la Méditerranée est plus une résonance culturelle qu'une réalité géographique. 
On entendra la voix notamment du poète syrien Nouri Al-Jarrah, (auteur de Caïn et les sept journées du temps), Mohamad Badawy (Egypte), Lukman Derky (Syrie), Salah Faik (Irak), la poétesse libanaise Vénus Khoury-Ghata, Walid Al-Sheikh (Palestine), Moez Majed (Tunisie), Karim Rahi (Bahrain), Maisoon Saker (Emirats Arabes Unis), Abdo Wazen (Liban), Mohammed Abu Zaid (Egypte, Zaher al Sami (Oman) Ahmed Al-Mulla (Qatar), Jamil Amami (Tunisie), Salah Boussrif (Maroc) Tali al Maamari (Oman), Farag Alarabi (Lybie), Abdallah Elhamel (Algérie), Salah Stétié (Liban),  Bassem Al Meraiby (Irak), Mohamed Al Ahraz (Arabie Saoudite),  Antoine Douaihy (Liban), Jihad Houdaib (Palestine), le poète et artiste-peintre Hamid Tibouchi (Algérie), Miloud Hakim (Algérie), Abdo Wazen (Liban) Tahsin Al Khateeb (Jordanie), Nasredidin Al Gadi (Libye), Nashmi Muhanna (Koweït), Abderrahim Al Khassar (Maroc).

Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée fera sa dernière programmation dans la ville espagnole de Tolède, du 5 au 7 septembre 2014.

mercredi 14 mai 2014

Clin d'oeil sur Juan Gelman : ne nous dites pas adieu !



Il nous a salués pour une dernière fois, le 14 janvier dernier… à l’âge de 83 ans-poèmes… et il était impensable d'oublier ce que fut Juan Gelman pour le poème et pour l'expression libre.

Le poète est parti. Son chant demeure. Il est parti sous le ciel de Mexico, éloigné de cette Argentine qu’il a tant vue pleurer et qu’il a pleurée. Comment dire le départ d’un poète ? Comment le préserver de la banalité quand tout, dans sa vie, fut tragédie et beauté à la fois ? Seuls les poètes comprendront ce passage à vide qui les traverse lorsque l'un des leurs disparaît, quand l’un d’entre eux coupe le fil alors qu’il laisse ses mots en héritage. On osera dire, presque pour pasticher, il nous lègue l’amour en héritage et il nous échoit de continuer de faire vivre l’oiseau en lui, en nous. Juan Gelman nous lègue son feu dont il a nourri ses jeunes années contre l'ancienne dictature. Il nous lègue son sacrifice lorsqu’il rejeta la grâce présidentielle en écrivant dans le journal Página/12 : «On m'échange contre les ravisseurs de mes enfants et de milliers d'autres jeunes gens qui, aujourd'hui, sont tous mes enfants»… 
Récompensé par le prix Cervantès en 2007, Juan Gelman nous laisse sur le bord de la route, avec cette Epitaphe de son Violon et autres questions, un recueil publié en 1956 –l’Algérie était alors en pleine guerre d’indépendance– et l’idée que la lutte n’est jamais vaine quand elle est porteuse d’espoir :

Un oiseau vivait en moi.

Une fleur voyageait dans mon sang.

Mon cœur était un violon.

J'ai aimé ou pas. Mais parfois

on m'a aimé. Moi aussi

je me réjouissais : du printemps, 
des mains jointes, de ce qui rend heureux.

Je dis que l'homme se doit de l'être !
(Ci-gît un oiseau.

Une fleur.

Un violon.)


Parmi ses œuvres traduites de l’espagnol
Le silence des yeux, préface de Julio Cortázar, édition bilingue, traduit par Michèle Goldstein, Éditions du Cerf, Coll. Terres de feu, 1981.
Il nous reste la mémoire : poèmes argentins de l’exil (avec des poèmes d’Alberto Szpunberg et Vicente Zito Lena), édition bilingue, présentée et traduite par Monique Blaquières-Roumette, François Maspero, Éd. La Découverte / Maspero, Coll. Voix, 1983.
Lumière de mai Oratorio, traduction de Monique Blaquières-Roumette, Éditions Le Temps des Cerises, 2007.
Lettre ouverte suivi de Sous la pluie étrangère, trad. de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2011.
L'Amant mondial, traduction de Jean Portante, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2012.
Com/positions, traduction de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2013.


mercredi 30 avril 2014

Rami Essam : parce que tu es Egyptien...

Rami Essam, la voix de la place Tahrir, le chantre d'une jeunesse montante, disant son mal-être et son désir de briser le silence, d'abattre les murs et les montagnes. Rami Essam n'est pas un chanteur à la voix amplifiée sinon que par le désir de réveiller les consciences, dans la belle tradition issue de Sayid Darwich. Il n'est pour le peuple égyptien que celui qui lui chante, certains soirs de grande colère et de brassages d'émotions, 

"Parce que tu es égyptien, tu dois souffrir de perdre ta dignité dans tous les sens du terme"

Il ne sera plus le chanteur de l'émotion pour jeunes gens et jeunes filles en mal d'amour, rêvant de destinées à la mesure des Mille et Une nuits fantasmées au siècle d'aujourd'hui mais celui qui se révélera dans l'expression du désespoir de tout un peuple, rassemblé pour crier sa grande lassitude avec Irhal, le chant unificateur, et Yosqot, yosqot, hokm aaskar.

Même s'il n'est pas dans le registre pur de la variété, son interprétation brute, ses paroles destinées à dire simplement les faits, sont ce qui lui donnent cette présence sur la scène musicale : la force des mots que tous ces Egyptiens de 2011 attendaient.

 Et pour mieux le connaître..., un bouquet de ses interprétations : http://www.melody4arab.com/songs/ehttp://www.melody4arab.com/songs/en_view_songs_1963.htmn_view_songs_1963.htm



dimanche 30 mars 2014

Yaness en concert : quand la mémoire est vive


Yaness sera en concert, vendredi 11 avril 2014 (à 20h30), au Centre Culturel Algérien à Paris. Le groupe Yaness a été fondé en 2003 par Ahmed Lasfer, auteur-compositeur algérien. Son répertoire composé de partitions prenant ses sources dans le patrimoine algérien, mélangeant sonorités berbères et chaabi, révèle l’ancrage d’Ahmed Lasfer mais sans, pourtant, s’interdire des voyages vers d’autres univers musicaux (voir interview de Marilena Licǎ-Maşala du 21 octobre 2012 sur Arabian People, Maghrebian World).

Le concert du groupe Yaness est organisé par l’Association Ajouad Algérie Mémoires qui dédie deux journées à la mémoire des victimes de la décennie noire en Algérie (1990-2000). Yaness se produira également, samedi 24 mai 2014, au Scribe l'Harmattan à Paris.

Programme
- Jeudi 10 avril 2014 à 18h00 : projection de l’œuvre vidéographique Le dernier été de la raison de Nadia Seboussi, suivie d’un débat (entrée libre).
- Vendredi 11 avril 2014 à 20h30 : concert du groupe Yaness. En première partie, récital poétique avec Ghanima Ammour accompagnée par la harpiste Kamila Adli.
- Samedi 24 mai 2014 à 20h30 : concert au Scribe l'Harmattan (voir affiche à gauche).

Centre Culturel Algérien
171, rue de la Croix Nivert - 75015 Paris
(Métro : Boucicaut)

Site de Yaness : http://www.yaness.com


lundi 17 février 2014

Le Mot de la Rédaction : quand la Culture n'a d'odeur que l'absence d'argent



«Vent de panique» sur la Culture écrit l’éditorialiste dans le numéro de février du magazine CBSNEWS –avec un C Vous vous sentirez rassurés : ce vent n’a lieu qu’en France. Eh bien non ! Si la Culture en France est balayée par un vent de panique, dans notre zone de sensibilité, elle l'est par un ouragan : celui-ci détruit le peu de Culture que nous connaissons. En Algérie actuellement, j’affronte le Néant culturel remplacé, avidement englouti, par des tonnes de billets de banque, de gargotes vendant des pizzas tartinées de mayonnaise, des antiquaires qui ne sont en fait que des marchands de meubles sortant de l’orbite de la moyenne et croulant sous des paquets de billets de dinars, des gens multipliant leurs entrées d’argent par un double emploi, des fonctionnaires lassés, des médecins ne lisant plus que des ordonnances ou des gouvernants dont l'intellect moyen se nourrit de spéculations de pouvoir ou de journaux.
Que l’on se rassure : rien n’est perdu, il arrive que quelques gouttes d’eau se déversent sur l’arbre amaigri, anémié de la Culture même lorsque ses racines sont en pourrissement, étant plus à rechercher la manne qu'à livrer un message. Au milieu de ce désert, un coquelicot : voir l’un de mes misérables livres publiés entre les mains d’un jeune poissonnier, heureux –mon Dieu ! qui me dira «C’est le premier livre que je tiens dans mes mains et que j’ai envie de lire…»
Aussi quand je vois la magnifique couverture de février de CBSNEWS, dont on ne peut que les féliciter, l'on a cette envie d’espérer.
F. Chaïm-Allami


mercredi 12 février 2014

Prix Virgile décerné à Cécile Oumhani



«Tes yeux brillent, enivrés d’immensités à parcourir» nous dit Cécile Oumhani dans son dernier livre Tunisie, carnets d’incertitude). Nos yeux brillent également à mesure que l’on entre dans l’univers de Cécile Oumhani qui a une manière bien à elle de transposer cet autre univers, celui de l’extérieur en le transformant en une sorte de cercle intime, tout en brandissant les voix qui composent ses écrits. L’atelier des Strésor ou Tunisie, carnets des incertitudes, ou encore celles du Café d’Yllka. Un bonheur que de voir se dérouler les mots et puis tous ces personnages auxquels elle donne comme une «odeur de henné», nous disant l’espoir, la beauté tous empreint de poésie, un bonheur certes teinté de tragique lorsqu’elle parle de ceux qui sont tombés dans les rues tunisiennes et ont signé de leurs mains sur les pavés de «l’incertitude».

Cécile Oumhani vient d’être récompensée, après –entre autres‒ le prix littéraire européen de l’Adelf, et celui du prix Grain de sel, entre autres, par le prix Virgile pour l’ensemble de son œuvre.


A retrouver aux Editions Elyzad

jeudi 2 janvier 2014

Le Mot de la Rédaction : 2014 est là !



Chers lecteurs,
On peut dire, voire affirmer, que l'année précédente n'a guère été une année propice aux bons évènements, du moins pour une majorité d'entre les peuples.
Espérons, espérons ! Cela ne coûte rien, dit-on le plus souvent. 
Arabian People, Maghrebian World vous présente ses voeux les plus sincères ; notre Rédaction continuera de vous donner autant d'espérance que possible, une toute petite oasis où vous pourrez venir et vous dire : nous faisons de notre mieux, les artistes, les romanciers, les poètes, les musiciens, les chanteurs, les sculpteurs, les peintres...
Bonne année 2014 !
F. C-A.
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