Rencontre instantanée, d’où jaillit admiration pour l’écriture originale, hors des sentiers communs, pétrie de tendresse chaude aux couleurs ancestrales de cet auteur qu’est Julienne Salvat. A l’un des rendez-vous du salon de La Plume Noire de Dominique Loubao, ce fut comme des retrouvailles avec une poétesse dont je ne pourrais dire qu’elle me donne ennui, lecture désabusée. Cette fulgurance du poème, ce rire doublé d’une larme profonde, Julienne Salvat vous retient d’avec et vous garde à l’infiniment.
Après une plurialité de recueils, un roman – La lettre d’Avignon – et une nouvelle – Camille, récits d’hier et d’aujourd’hui – nous voici plongés dans une lecture toujours étonnante et d'une texture rare, Fleurs en terrain volcanique, où l’auteur prend ses inflexions à Saint-Denis de la Réunion, où elle y a vécu près de quarante belles années, où elle y a exercé en tant que professeur.
De ses poèmes, je garde celui de La Mer ; il me chante et m’enchante ; il berce mes heures au lever et au coucher du soleil, quand le spleen du poète me prend à la gorge et que je veuille m'envoler par-dessus les nuées.
Fadéla Chaim-Allami
Fadéla Chaim-Allami
La mer
«Le chant des sirènes est profondément humain, c’est pourquoi il est monstrueux»
«Le chant des sirènes est profondément humain, c’est pourquoi il est monstrueux»
La mer
elle contrefait mes illusions éparses
me jette aux yeux
la poudre bleue
de cargaisons amères
dont nul flot pour moi n’affréta le tonnage.
elle contrefait mes illusions éparses
me jette aux yeux
la poudre bleue
de cargaisons amères
dont nul flot pour moi n’affréta le tonnage.
La mer
atlantique matrone chenue
de moi
elle accouche immémoriale
sans ciseaux.
atlantique matrone chenue
de moi
elle accouche immémoriale
sans ciseaux.
La mer
par calme blanc ou pot au noir
j’irai
de nuit
à la rencontre des sirènes
dans sa voix haut perchées.
La mer
j’attendrai l’envol de ses belles vocératrices
dont le chant
écholalie de mes espoirs
de mes affaissements
par neumes et roulades
canonise la geste de mes aïeux profonds.
par calme blanc ou pot au noir
j’irai
de nuit
à la rencontre des sirènes
dans sa voix haut perchées.
La mer
j’attendrai l’envol de ses belles vocératrices
dont le chant
écholalie de mes espoirs
de mes affaissements
par neumes et roulades
canonise la geste de mes aïeux profonds.
Et puis la mer
sans escorte je m‘abîmerai
dans l’hinterland de ses mornes
ballants
pour y suivre la trace qui me mènera
jusqu’à l’île essentielle...
(Extrait du recueil collectif ULTRAMARINE)
sans escorte je m‘abîmerai
dans l’hinterland de ses mornes
ballants
pour y suivre la trace qui me mènera
jusqu’à l’île essentielle...
(Extrait du recueil collectif ULTRAMARINE)
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