dimanche 31 mars 2013

"Jeunesse, Etat d'urgence", un spectacle signé Idir Benaibouche



« Jeunesse, Etat d’urgence », un one man show Idir Benaibouche qui met en scène un personnage se prenant pour un Messie et racontant le « conditionnement de l’Etat d’urgence tout en proposant un immense projet de société qui est la danse Etat d’urgence. Celle-ci permettra aux citoyens de revendiquer leurs droits d’une manière sur-contemporaine. Le sérieux est-il le dernier rempart d’un débat ? »

De quelle jeunesse  parle-t-on ? Celle qui appuie le champignon d’une voiture achetée à prix d’or ou celle qui vit une frustration permanente, entre des études quand cela est possible et une attente au balcon de la désillusion, de l’amertume. Parions que le spectacle d’Idir Benaibouche est axé sur cette dernière image, avec ce rien de sourire gavroche, de soupçon d’ironie et d'humour si particulier aux Algériens... car les Algériens sont passés maîtres dans la maîtrise d’ironiser sur soi et sur ceux qui les entraînent au fond du puits.

De cette culture dénigrée, avilie, rendue au rang d’un muet ballet de marionnettes tenus par des ficelles usées à force de rengaines répétées, les jeunes artistes saisissent le fer de lance, happent l’espace qui leur reste, le volent d’ailleurs, pour dire que le débat, le refus, l’esprit de contradiction existent, que la culture sous tous ses aspects et dans ses pores survit à la déliquescence institutionnelle.

Oui, le non-sérieux est l’avant-dernier rempart du débat. L'humour truculent est un bon remède contre l'aphasie, la léthargie.

Le texte est écrit et interprété par Idir Benaibouche, sous la direction de Nadjib Faouzi Oulebsir.

Salle El Mouggar
Samedi 6 avril 2013 à 17:00
Alger

jeudi 21 mars 2013

Clin d'oeil sur Jean-Yves Bertogal ou le poème-ouragan



La parole au vent qui la happe pour ne plus la lâcher que par un écho profond et prolongé, le regard plongé dans ces sphères mystérieuses qui sont les siennes, Jean-Yves Bertogal nous emporte dans la verve du verbe, dans la chaleur de sa voix de stentor, il clame son slam comme il clame son ardent combat pour Haïti, contre l’esclavage et ses relents xénophobes d’aujourd’hui, il ajoute sa signature à des mots qui jouent et se jouent avec/sur la rime du cœur et de l’emportement passionnel.

Il est un homme clair dans ses idées, il avance de son pas rapide et un peu lourd d’homme citadin, berger, baroudeur et pourfendeur des eaux sombres de la haine, de l’incompréhension.
Bête de scène, dans toute sa puissance vocale et un port de tête de lion, il dit le poème/slam pour gifler les ensommeillés, pour réveiller les léthargiques. On en est presque à dire "combien est-il beau, ce fils du monde dans cette passion toujours en éveil !"

Jean-Yves Bertogal vient de publier son premier recueil L’écho des conques ultramarines aux éditions Xérographes et sera présent au 33e salon du livre de Paris.

Dédicaces et lectures
Samedi 23 mars 2013
. 14h30 à 15h30, dédicaces au stand Outre-Mer.
Dimanche 24 mars 2013
. 10h - France ô Radio, émission  avec la poétesse Suzanne Dracius qui sera également au Salon du Livre de Paris.
. 15h à 16h30, dédicaces au stand Outre-Mer.
. 16h15 à 17h30, table-ronde au stand Congo, animée par Dominique Loubao, la présidente du Salon La Plume Noire.

Les Xérographes éditions
Pascale Desmazières
19, rue Cavé
75018 Paris
Tél. : 01 42 39 59 30 
Mobile : 06 82 41 77 81
Fax : 09 55 71 73 09
Site : http://xerographes.free.fr

mardi 19 mars 2013

Au Tarmac de Paris : Grand prix littéraire des Régions francophones


A l’occasion de la Journée mondiale de la francophonie et en collaboration avec l'Association internationale des régions francophones (AIRF) et le Conseil Régional d'Île-de-France, le Tarmac lance le Grand prix littéraire des Régions francophones.

Des lectures de textes majeurs de la francophonie seront faites, en partenariat avec l’association Emile&Cie (gérée par les éditions Lansman, spécialiste de publications théâtrales) : « A travers un parcours en sept étapes jalonné par des textes d’auteurs dramatiques aussi singuliers que talentueux, vous voyagerez en Chine avec Xingjian Gao (prix Nobel de littérature en 2000), au Québec avec Larry Tremblay (prix de la dramaturgie francophone de la SACD en 2012), en Guadeloupe avec Simone Schwarz-Bart, en Fédération Wallonie-Bruxelles avec Jean Louvet, au Congo avec Sony Labou Tansi, en Algérie avec Kateb Yacine, avant un retour à Paris avec Matéi Visniec (d'origine roumaine).»

Les extraits seront lus par les comédiens Marc Beaudin, Thierry Blanc, Marcel Mankita, Caroline Piette et Sonia Ristic, sous la direction d'Emile Lansman (éditeur et conseiller au Tarmac). 
Ces lectures seront suivies du lancement officiel du Grand prix littéraire des Régions francophones.

L’intérêt du Prix littéraire des régions francophones est qu’il est destiné à tous les auteurs issus des pays francophones sous réserve qu’ils n’aient pas encore été publiés et ne soient pas sous contrat avec un éditeur. Il distinguera un roman ou un recueil de nouvelles d’environ 80 pages.

Entrée libre sur réservations au 01 43 64 80 80

Mercredi 20 mars 2013 à 18h30


Le Tarmac
La scène internationale francophone
159, avenue Gambetta
75020 Paris
M° Saint-Fargeau
Blog d’Emile&Cie : http://emileetcie.blogspot.fr/
Site de éditions Lansman : http://www.lansman.org/editions/index.php

Pour le prix, contact : 
Christine TAVANO
Directrice de l’AIRF 
AIRF
Les Bureaux Verts 
28, rue Benoît Bennier 
69260 Charbonnières-les-Bains (France)
Tél : 00 33 472 59 46 50 
Mail : airf@regions-francophones.com
Site :
www.regions-francophones.com

mercredi 6 mars 2013

Taos Amrouche, la perdrix des At Wertiran



Evoquer Taos Amrouche non pas parce qu’elle était la sœur du poète francophone algérien, Jean el-Mouhoub Amrouche, c’est évoquer la romancière, la poétesse et l’interprète talentueuse, somptueuse, faite de cette terre du Maghreb, pétrie dans la magie du terroir kabyle comme une étoile qui s’est éclipsée un jour d’avril 1976, à l’âge de 63 ans (France). Elle fut bouleversante, elle fut modeste, elle fut une culture s’embrasant dans plusieurs voix par le chant du sacre, par celui de l’exil, par celui d’une école dont on a, aujourd’hui, la nostalgie. Au centenaire de sa naissance, le 4 mars dernier, où était le souffle de Taos Amrouche ? Perché sur un amandier, adossée au mont Djurdjura, sous la brise tunisienne où elle grandit avec son frère et y vécut durant quarante années ?

« Elle a souri.
Comme un roseau sa taille a ployé. »
(Taos Amrouche)

Du côté officiel, le silence sera le même qu’il le fut pour Jean Amrouche. Mais beaucoup sont présents, saluant sa mémoire et des journaux algériens iront de leurs écrits.

Langue amzighe, langue française, elle oscillait, voguait comme une algue emportée par le flux, Taos Amrouche écrira : « La fatalité qui me poursuit, je sais aujourd’hui qu’elle est le lot de tous les déracinés à qui on demande de faire un bond de plusieurs siècles [...] Ni Racine, ni Mozart ne m’eussent manqué. C’est la civilisation qui a fait de moi cet être hybride. »

« Femmes vénérées des At Wertiran
Vous êtes roses comme des perdrix »
(Taos Amrouche)

Elle fut deux voix unies en une : celle de l’écriture et celle du chant fusionnées avec la terre ancestrale. Voici ce qu’écrira Aimé Césaire : « Quand on cherche des témoignages de mondes disparus, on pense tout naturellement à la pierre : monuments ou statues. Mais que dire de la voix humaine ? Du cri ? Du chant ? C’est ce plus émouvant, que nous apporte Taos. Chants populaires, chants sacrés, débris de liturgie ? Je ne sais, mais je sais que nous les restitue de manière proprement bouleversante la voix âpre, somptueuse et chargée d’aromates de Taos. Chants magnifiques qui nous atteignent en plein cœur, montés du fond des âges. »

A lire
. Le grain magique. Contes, poèmes et proverbes de Kabylie, Maspéro Editions, Voix, n° 13, Paris 1966, sous la signature de Marguerite-Taos Amrouche.
. Jacinthe noire,  éditions Joëlle Losfeld, Paris 1996 (première édition 1947, Charlot, Paris).
. Grandeur de Taos Amrouche, de Denise Brahimi, éditions Chihab, Alger.

A écouter « Chant de danse »




Littérature : 5eme rencontre euro-algérienne des écrivains



L'écriture est l'imaginaire. Elle revêt plusieurs formes de l'imaginaire : narrative, contemplative, historique, biographique, poétique ou romanesque. L'écriture est évasion. Elle porte plusieurs noms de l'évasion : échappatoire de la prison, qu'elle soit spirituelle, intellectuelle ou simplement politique. L'écriture est recensement des mémoires et elle en est le refuge.

La 5eme rencontre euro-algérienne des écrivains, commencée ce 5 mars à Alger, augure ces aspects-là par la présentation d'un livre-biographie de Ruth Pleyer sur Berta Zuckerkandl, journaliste et écrivain autrichienne, qui trouva refuge en Algérie pour fuir la dictature du IIIeme Reich, de 1940 à 1944. 

La thématique de cette rencontre s'interroge sur le fait littéraire entre l'introspection de soi et les multiples manières d'être soi à travers les autres. C'est entre aller au-delà et s'échapper de l'ennui (Rafaele Nigro), c'est une délivrance (Nicolae Prelipceanu), c'est débrider l'imaginaire (Akli Tadjer), c'est l'échappée par la poésie avec des emprunts à la métaphysique (Juan Vincente Piqueras).

A l'initiative à la Délégation de l'Union européenne en Algérie, cet événement annuel deviendra, assurément, essentiel dans la vie littéraire algérienne.

Auteurs invités

Nadia Sebkhi, poétesse, romancière, directrice de la revue littéraire L'Ivrescq
Nicolae Prelipceanu, poète roumain, journaliste, prosateur et récompensé par trois prix de poésie en Roumanie
Abdelaziz Benmahdjoub, sociologue, homme du cinéma et du théâtre, romancier
Petra Hůlová, romancière tchèque
János Lackfi, poète, auteur et nouvelliste hongrois
Amin Zaoui, romancier algérien
Ruth Pleyer, biographe autrichienne
Maïssa Bey, romancière algérienne et récompensée par plusieurs prix pour ses oeuvres
Juan Vicente Piqueras, poète espagnolprix international de poésie Loewe 2012
Jaoudet Gassouma, romancier et journaliste algérien
Kaouther Adimi, romancière algérienne
Raffaele Nigro, auteur italien de pièces de théâtre, romans et nouvelles
Mohamed Magani, romancier et universitaire algérien
Abrous Outoudert, politologue, directeur de publication
Vassilis Alexakis, journaliste, romancier et cinéaste grec
Hamid Abdelkader, romancier et journaliste algérien
Christine Bechet, auteur belge
Hamid Grine, romancier algérien, récompensé par les éditeurs maghrébins pour son roman "Le café de Gide"
In Koli Jean Bofane, auteur congolais, Grand prix littéraire d’Afrique noire 
Akli Tadjer, romancier et scénariste franco-algérien, prix littéraire Georges Brassens

Délégation de l'Union européenne en Algérie
Du 5 au 6 mars 2013
Hôtel El Djazaïr - Alger

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