«Vent de panique» sur la Culture écrit l’éditorialiste dans le numéro de février du magazine CBSNEWS –avec un C– Vous vous sentirez rassurés : ce vent n’a lieu qu’en France. Eh bien non ! Si la Culture en France est balayée par un vent de panique, dans notre zone de sensibilité, elle l'est par un ouragan : celui-ci détruit le peu de Culture que nous connaissons. En Algérie actuellement, j’affronte le Néant culturel remplacé, avidement englouti, par des tonnes de billets de banque, de gargotes vendant des pizzas tartinées de mayonnaise, des antiquaires qui ne sont en fait que des marchands de meubles sortant de l’orbite de la moyenne et croulant sous des paquets de billets de dinars, des gens multipliant leurs entrées d’argent par un double emploi, des fonctionnaires lassés, des médecins ne lisant plus que des ordonnances ou des gouvernants dont l'intellect moyen se nourrit de spéculations de pouvoir ou de journaux.
Que l’on se rassure : rien n’est perdu, il arrive que quelques gouttes d’eau se déversent sur l’arbre amaigri, anémié de la Culture même lorsque ses racines sont en pourrissement, étant plus à rechercher la manne qu'à livrer un message. Au milieu de ce désert, un coquelicot : voir l’un de mes misérables livres publiés entre les mains d’un jeune poissonnier, heureux –mon Dieu !– qui me dira «C’est le premier livre que je tiens dans mes mains et que j’ai envie de lire…»
Aussi quand je vois la magnifique couverture de février de CBSNEWS, dont on ne peut que les féliciter, l'on a cette envie d’espérer.
F. Chaïm-Allami
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