Peintre et sculpteur, Farid Belkahia fut un homme curieux, aimant les objets traditionnels de son pays dont il fit collection. Grand voyageur, il a parcouru le Proche-Orient arabe, traçant son chemin sur les routes de Jérusalem, Jordanie, Egypte où, durant cette étape, il rencontre Abdelkrim al-Khattabi et, ensuite, la Syrie, l’Irak, puis l’Afrique puis, plus loin encore, la Corée – l’événement des Jeux Olympiques de Séoul pour lesquels il créera une œuvre sculptée – la Chine après laquelle il prendra le transsibérien lors de son retour pour mieux mémoriser le monde.
Curieux, fasciné par la culture des autres, l’artiste-peintre marocain, même s’il a pied à Marrakech, sa ville natale, n’arrêtera pas d’interroger les cieux incas et de s’intéresser au vécu des habitants de cette partie du monde. Ses voyages lui feront rencontrer des grands noms du monde artistique comme le sculpteur français César ou le réalisateur chilien Raoul Ruiz.
Ainsi, recueille-t-il les émotions, les graphismes, les signes du berbère marocain, les couleurs qui seront l’empreinte de tout ce qu’il a créé : une totale expression contemporaine sur toile ou sur peau de bélier ou bien encore, sur cuivre et papier et, autour, des ateliers pour enseigner l’histoire de l’artisanat marocain via la céramique ou la poterie. Toutes les valeurs anciennes sont pour lui sources de modernité. L'art ancestral de l'homme tachalhit s'exprime dans toute sa plénitude chez Farid Belkahia. Le langage géométrique du corps et la gestuelle quasi architecturale s'interprètent sous les doigts de l'artiste qui se meut fusionnellement avec son histoire chleuh.
Bon vent, Farid Belkahia ! Que la voile vous porte très haut dans le firmament où vous attendent vos aînés !
L'exposition prochaine sur Le Maroc contemporain, que l'Institut du monde arabe inaugure le 14 octobre prochain, sera inaugurée avec les œuvres de Farid Belkahia.
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