S’il est des mots du grand barde amazigh M’Hand U M’hand (Algérie) qui
reflètent, plus que je ne saurai le faire, l’exil ressenti depuis des décennies
par tous ceux qui ont perdu ou bien la foi en l’espérance, ou bien l’espoir
en ce qui devrait leur faire chanter des lendemains heureux, ce sont bien
ceux-ci :
Mon mal sans remède
/ L mehna w ur tesâi tt bib
M’a livré à l’exil
/ Teggyi d ayrib
Du plus lointain d’un souvenir que je ne connaîtrai jamais,
ni aujourd’hui, ni après ma mort, Chantre de mon pays ocre, vous lancez votre message à ma mémoire fidèle...
... comme un vieux grand-père tendant sa main solidaire à la fille qui vivra l’exil éternel...
Mots doux à mon oreille mortifère, vous êtes la bougie ayant
gardé sa flamme par-dessus les ans passés, testament de mon hérédité, puits de
ma fécondité.
Ce jour, le souffle de votre voix m’est parvenu, comme feuilles
de figuier enveloppant le fruit de votre chair,
Doucement transformant mon âme dans l’immortalité du souvenir
tendrement prié...
C.A.
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