lundi 24 juin 2013

Festival de Jerash : des changements dans la qualité




Les organisateurs de l'édition 2013 du grand Festival de Jerash (Jordanie), se proposent de présenter une meilleure vitrine de la culture du Proche-Orient arabe : le qualitatif des représentations et la réflexion autour de l'édition pour faire en sorte qu'il y ait un "pont de communication".
Le festival intègre aussi dans sa programmation la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie
Dans la programmation, on note la présence de la Ferqat Al-'Achiqine Felistine et de l'ensemble marocain Ibn 'Arabi de musique andalouse.
Le centre culturel royal accueillera également un certain nombre de poètes.

mardi 4 juin 2013

Nadia Sebkhi pour qui Césarée pleure le plus souvent

Nadia Sebkhi, poétesse algérienne, nous offre une dimension surprenante avec son roman Les sanglots de Césarée. Le mystique et le sensualisme se côtoient, appuyés par le poème - que l'auteure n'oublie jamais - mais brutalisés par le réel que vit la société algérienne, perdue dans le labyrinthe de ses tourments, la trivialité de ses désirs.
Les sanglots de Césarée vous désarçonnent car, à chaque instant, surgissent les monologues des personnages de Lyna, Hadi et Rasha agitant votre perception de la réflexion dite ici, sans retenue aucune, sans censure. Est-ce un journal intimiste, un roman, un poème que ce livre qui dévoile une part profonde des pensées de Nadia Sebkhi ? On est tenté de l'affirmer mais on n'ose même si, par ailleurs, la poésie de Nadia Sebkhi nous le confirme. 

L'émotionnel est à fleur de mots, à fleur de peau, myriades de chemins qui transcendent la problématique mystique du roman. Le lecteur va de l'un à l'autre. Avec les mots de Rasha : "Sa seule confidence était sa feuille blanche. Elle écrirait son ardeur impossible. Sa renaissance. Ce désordre dans sa vie", avec ces paroles du Mahatma Gandhi : "Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir / Ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?"

Quel questionnement ! La renaissance de soi et la fin du soi physique. Dans le même réceptacle de pensées : le désordre/chaos; la souffrance/mourrance. Rasha souhaite la renaissance, Gandhi voit l'infinitésimal au-delà de la terre qui retient, éphémère demeure de la vie mais éternelle demeure de "notre corps misérable"...


Nadia Sebkhi, poétesse et romancière, a publié un recueil de proses, Un amour silencieux, et un recueil de poésie, Sous le voile de mon âme. En 2008, elle a fondé, à Alger, le magazine littéraire L'ivrEscQ.


Les sanglots de Césarée
Aux éditions L. de Minuit
Site : http://www.livrescq.com


mardi 14 mai 2013

Le Mot de la Rédaction : Pause



Arabian People, Maghrebian World fait une pause et reviendra bientôt !

La Rédaction laisse ouvertes ses portes aux talents et aux idées qui pourraient apporter un second souffle ! N'hésitez pas à lui en faire part via les commentaires ouverts exceptionnellement durant cette seconde quinzaine de mai !

F. C-A.



vendredi 10 mai 2013

Hassan Wahbi : s'absenter de soi-même


Hassan Wahbi.
Ph. Al-Manar.
Reprod. interdite
.
Comment dire le poème, lorsque le poète suffit à sa propre émotion et qu’il n’est point besoin d’autres émotions pour le parler, pour le chanter et pour l’expliquer ? Comment dire les mots ? Posés, là, gouttes d’inspiration transcendante que le sens philosophique a effleuré de son aile et lui a donné cette manière d’exister et que l’on ne saurait décrypter, les mots arrivent lentement au fil des pages, pierres d’un chemin que le poète Hassan Wahbi dénude jusqu’à se dénuder lui-même et oser révéler :
« S’absenter de soi-même
se reposer de sa propre maison
de sa propre peau, un peu,
quitter sa parole...
mais pour aller où ? »

Qu’écrire après un dépouillement de soi pour se vêtir du seul poème qui serait, en quelque sorte, le reflet scriptural de la parole poétique ? L’ Eloge de l’imperfection devient  alors un itinéraire non pas de lecture mais celui du questionnement de soi conduisant à « emprunter / plusieurs chemins / dans un seul ».

Dialogue du poète avec lui-même : un exercice habituel chez les poètes mais pas de cette manière-là, pas avec cet épurement qui vous laisse seul face à vous-même comme si vous étiez seul à parler au texte, à mesure de lecture. Peu de poètes arrivent à ce minimalisme pour penser ainsi et ce ne sont plus des gouttes d’inspiration transcendante mais des gouttes de soi, lancées sur les pages parcheminées d’un livre qu’on referme non pas pour l’oublier mais pour le rouvrir dans l’heure ou dans les heures qui s’ensuivront...

On ne saurait aller plus loin, parce que le faire, c’est empêcher le poème d’être ce néant métaphysique si plein de trop de tout, si plein de ces jours qui déroulent leur(s) vie(s) comme autant d’imperfections parties à la recherche de ces pays « inassouvis », dans leur inachèvement tant « l’abîme est là / au sein du souffle ».

Et parce que l’inassouvissement ne peut combler le « bruit des paroles », le poète aimerait « être l’étranger / de toute vie, / de toute supplique »...


Eloge de l’imperfection, Hassan Wahbi

Editions Al-Manar
96, bd. Maurice Barrès
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : +33 9 53 09 50 74

dimanche 28 avril 2013

Journée mondiale du Jazz : concert de Goya à Alger



A l’occasion de la Journée mondiale du jazz, le groupe Goya donne un concert exceptionnel, ce mardi 30 avril 2013, à Alger.

Un jazz "home" qui entremêle des sonorités jazzy à cette forme d'expression spécifique de la musique contemporaine algérienne puisant son écriture dans les fondements musicaux du Maghreb et cela se traduit par la composante même du groupe dont les membres sont issus des diverses métropoles algériennes, Oran, Constantine, Béjaïa, Alger.

Intéressante formation qui est assurément de la grande lignée des groupes légendaires - quand bien-même seraient-ils différents - comme Nass el-Ghiwane et leur titre "Lillah ya chemaa" a ce quelque chose d'attachant les rapprochant du grand groupe marocain...


Le groupe Goya dont le nom n'est pas sans rappeler Francis Goya :
Rihab Alloula, chant
Oussama Becissa, luth
Fares Benlechehb, clarinette, saxophone,
Abdehali Ben Medjber, percussions (ou peut-être Abdelhak Ben Medjber)
Younes Kati, percussions
Amine Zidane, basse, guitare


Goya – 19 heures – Entrée libre
Auditorium de la radio Aïssa Messaoudi
Alger


dimanche 7 avril 2013

Zohour Al-Mandil : quand le poème devient une mouette




حين يغمرك الحزن
لا ترى إلا اللون المر
برغم كل الألوان الزاهية حولك
 
(Alors que te noie l’affliction
Et que tu ne vois que la couleur amère
Avec l’amour, toutes les couleurs revivent autour de toi)
Trad. Arabian People & Maghrebian World

Ces vers ci-dessus que nous avons retenus parce qu'ils lui correspondent à notre sens, sont de la poétesse saoudienne, Zohour Al-Mandil, qui vient de publier, aux éditions l’Harmattan, un recueil traduit en français Le silence des chemins. Rappelons que la poétesse  fut présente, en décembre 2012 à Bordeaux, à la Journée mondiale de la langue arabe organisée par le Centre culturel du patrimoine arabe et en partenariat avec l’Unesco.

Les mots de Zohour Al-Mandil se posent, pareils à des gouttes d’eau qui se déversent sur vous mais avec ce rien de nostalgique, ce rien de tristesse. Un peu comme dirait le poète français Verlaine, « il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville ».

Zohour Al-Mandil nous avoue dans sa pensée la plus dépouillée,

J’ai rêvé d’une mouette
Qui m’a dénudée de moi-même

Simplicité redoutable car il ne faut guère s'y tromper, la poétesse prend l’envol pour sortir de sa carapace, jeter les grilles du jardin où elle s’est éclot avant de dire plus loin,

J’apprends tout ton alphabet
Ton silence
Ton accalmie
Ta révolte...

L’on ne sait si ce silence, cette accalmie puis cette révolte parlent de la poétesse ou de l’être invisible dont elle ne dit pas le nom mais si tout est dans la pureté, sans fard, la mouette qu’elle veut devenir, ou la fleur arrimée à la terre, sont toutes deux le visage d’un seul regard. Alors vient cette révolte qui s’oppose à cette accalmie trompeuse puisqu’elle est trop faite de silence.


Et qui dit silence, ne dit pas forcément muette parole.

Un recueil à découvrir et à lire, à l’ombre du jardin secret des âmes qui chuchotent leurs dires.


Le silence des chemins de Zohour Al-Mandil
Traduction d'Aline Akram et préface d'Imane Rouhi
Aux éditions l'Harmattan
Section Littérature/ Poésie

dimanche 31 mars 2013

"Jeunesse, Etat d'urgence", un spectacle signé Idir Benaibouche



« Jeunesse, Etat d’urgence », un one man show Idir Benaibouche qui met en scène un personnage se prenant pour un Messie et racontant le « conditionnement de l’Etat d’urgence tout en proposant un immense projet de société qui est la danse Etat d’urgence. Celle-ci permettra aux citoyens de revendiquer leurs droits d’une manière sur-contemporaine. Le sérieux est-il le dernier rempart d’un débat ? »

De quelle jeunesse  parle-t-on ? Celle qui appuie le champignon d’une voiture achetée à prix d’or ou celle qui vit une frustration permanente, entre des études quand cela est possible et une attente au balcon de la désillusion, de l’amertume. Parions que le spectacle d’Idir Benaibouche est axé sur cette dernière image, avec ce rien de sourire gavroche, de soupçon d’ironie et d'humour si particulier aux Algériens... car les Algériens sont passés maîtres dans la maîtrise d’ironiser sur soi et sur ceux qui les entraînent au fond du puits.

De cette culture dénigrée, avilie, rendue au rang d’un muet ballet de marionnettes tenus par des ficelles usées à force de rengaines répétées, les jeunes artistes saisissent le fer de lance, happent l’espace qui leur reste, le volent d’ailleurs, pour dire que le débat, le refus, l’esprit de contradiction existent, que la culture sous tous ses aspects et dans ses pores survit à la déliquescence institutionnelle.

Oui, le non-sérieux est l’avant-dernier rempart du débat. L'humour truculent est un bon remède contre l'aphasie, la léthargie.

Le texte est écrit et interprété par Idir Benaibouche, sous la direction de Nadjib Faouzi Oulebsir.

Salle El Mouggar
Samedi 6 avril 2013 à 17:00
Alger
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