dimanche 26 juillet 2015

Jérash : quel festival ?



Poésie, musique symphonique, ballets, théâtre shakespearien, arts, tout Jérash et la Jordanie vivront pour quelques jours au rythme d’un festival qui n’a plus à faire ses preuves. Les artistes d’Orient et d’Occident transforment ce cœur de la Jordanie en un immense chapiteau dont on se demande si cela relève de la culture pure ou, simplement, d’un cirque tant les « arts » périphériques s’accrochent aux basques de l’art. Et, alors, le terme de « festival » prend son sens réel : il n’est qu’une vitrine, un déploiement en relief vivant des choses dites de la culture.
À l’heure où l’on se noie non plus dans une réelle émotion artistique mais dans le doute et la désolation d’un monde oriental exsangue et vivant peut-être ses dernières heures d’une paix frelatée… 
L’on voudrait se réjouir mais le cœur n’y est plus.
F. C.-A.

vendredi 10 juillet 2015

Omar Sharif, un adieu aux larmes nostalgiques



Omar Sharif n’est plus. Il est décédé, en ce vendredi 10 juillet 2015, au Caire. 

La Rédaction ne souhaite pas commenter ni faire une rétrospective de la carrière de l’acteur Omar Sharif, né Michel Demitri Chalhoub… Nous ne souhaitons le voir pour la dernière fois que dans ces photographies à jamais figées dans le temps, pour ne garder son souvenir qu'ainsi...

The star is so far… le firmament l’a reçu en son éternité.

1954 - Son mariage avec l'atrice Faten Hamama.


lundi 29 juin 2015

Yazan Halwani : pour que la ville respire



Le graffiti de Yazan Halwani hausse le street art à un très haut niveau. Il coupe le souffle, il dégage les murs de leur laideur initiale, il refuse de laisser ceux-ci mourir dans l’anonymat, derrière des fenêtres et des portes closes. Quand ce n’est pas dans l’anéantissement. Il met des traits sur la pierre, faisant revivre tel poète, telle cantatrice et la calligraphie épouse l’abrupt surface pour lui donner ‘’aérance’’ (N.D.R.). L’urbanisme dans son essence sèche est repoussé à l’extrême, serait-il architecture de génie.
Pour ce street art bien à lui, Yazan Halwani se nourrit de sons de hip-hop et de du travail de Mohamed Ali, précurseur du street art du Proche-Orient et se définit comme «le Robin des bois du graffiti». Au-delà, il se penche sur la misère de la rue, rend hommage à un sans domicile (quartier Hamra à Beyrouth). Il avait pour nom : Ali Abdallah... 

jeudi 11 juin 2015

Concert Yaness solidaire des Enfants de la Rue



Concert de solidarité animé par le groupe Yaness au profit des ENFANTS DE LA RUE et des personnes SDF au Brésil.
Les musiciens du groupe seront heureux de vous accueillir dans leur univers musical métissé et de vous faire voyager tout au long de cette soirée. Prenez le temps de participer à ce voyage parfumé et coloré tout en faisant un geste de solidaire.
À partir de 18h30, un accueil convivial est mis en place par PASSEURS DE LIENS, l’association loi 1901 organisatrice de ce concert. Vous pouvez échanger avec ses membres autour de leurs actions. Un bar est tenu à votre disposition pour vous rafraîchir.
La recette de cet événement est destinée à soutenir des actions concrètes en direction des ENFANTS DE LA RUE et des personnes SDF au Brésil.


Samedi 27 juin 2015 à 19h30
Espace Jean-Dame
17, rue Léopold Bellan 75002 Paris
Métro : Sentier

Entrée :
Billet solidarité : 15 €
Billet minima sociaux, étudiants : 10 €

Plus d’informations sur le site du groupe Yaness www.yaness.com


samedi 23 mai 2015

Arabesques : le vivre artistique


Le Festival Arabesques de Montpellier, couleurs, chaleur, réminiscences avec le souvenir impérissable d'Um Kalthoum, la vivacité de Nerdistan, la clarté d'un 'oud, tout donne envie de plonger pendant quelques heures, que dis-je, pendant quelques jours, dans les flots méditerranéens pour mieux oublier la division qui règne actuellement.
Au fil des heures, s'égrènent les notes d'un univers qui se tourne vers la jeunesse, le plaisir du lire et du écrire, la sérénité poétique de ces chanteurs et chanteuses - échappées belles - une librairie qui s'ouvre sur des coups de coeur ou un "souk" culturel, et puis la pop, et puis Nass el-Ghiwane, les intemporels ! 
Nous avions besoin de ce festival pour ne pas remâcher la laideur sanguinaire et les querelles insensées qui nous submergent depuis plusieurs mois, malaise "déhiscent" déboulant sur les individus en perte de raison.


UNi'SONS
475, avenue du Comté de Nice
34080 Montpellier


mercredi 1 avril 2015

Seif al-Din Wanly, précurseur du modern art dans le monde arabe



Oeuvre de Seif Wanly
Il y a cent six ans naissait l’artiste-peintre égyptien, Seif al-Din Wanly. Ne cherchez pas, il fut ignoré toute cette seconde moitié du siècle dernier et, pourtant, il fut le précurseur de la peinture moderne dans le Machreq et ses œuvres se comptent à plus d’un millier… tout comme le fut son frère Adhma Wanly
Tous deux, ont grandement rempli cette période où surtout les miniaturistes caracolaient au panthéon de la peinture. 

Oeuvre de Seif Wanly
Toute son œuvre introduit le fauvisme dans l’univers pictural arabe, couleurs primaires où le chaud échappe à l’idée conventionnelle que l’on se fait des couleurs chaudes car tout comme les Fauves, la couleur est chez Seif Wanly plus une recherche intérieure qu’observation de la nature ou des êtres. Bien sûr, il a peint surtout le monde du spectacle, un monde tout en gestuelles, vivant mais, au fond, monde fugace que seule la couleur primaire fige en silhouettes (ballets, artistes de scène, chevaux, portraits). Sa peinture virera dans le sombre, affecté qu’il était par le décès de son frère en 1959.  Lui-même décèdera en 1979 à Stockholm.

Couple - Seif Wanly
Le peintre a cependant joué sur la lumière dans ce qu’elle a de plus  ténu et a accentué le trait, comme on le trouve chez les Fauves allemands, mais tout en douceur car, il faut se rappeler que Seif Wanly a été l’élève du peintre italien Otorino Bicchi, qui avait son atelier à Alexandrie, ville natale des frères Wanly et que le peintre italien quittera définitivement plus tard. 
Oeuvre d'Adham Wanly
Les œuvres de Seif Wanly sont ouvertes au public au Musée Seif et Adham Wanly hébergé dans la villa du Musée Mahmoud Saïd à Alexandrie, au Musée des Beaux-Arts à Alexandrie, au Museum of modern art égyptien du Caire et au Musée Mathaf arabe d'art moderne de Doha.


Prix et distinctions
1973   Egyptian State Merit Award
1959   First Prize of the Alexandria Biennale
1953   Medal of the Afro-Asian Arts Exhibition
1949   « Richard » Prize for Arts
La famiglia, Otorino Bicchi
1936   Mahmoud Mokhtar Prize for painting founded by intellectual and feminist Huda Shaarawi

jeudi 26 mars 2015

Maghreb et Monde arabe au Salon du livre de Paris 2015



Par Z. M.

… s’il nous était venu à l’esprit de nous rendre au salon du livre de Paris, nos pas nous auraient invariablement dirigés vers les stands du monde maghrébin et arabe. Seulement voilà, côté algérien, ce fut du neuf avec du vieux pour certains ouvrages, comme les beaux livres, (Laghouat la saharienne, Tlemcen ou Constantine, cités pleines d’histoire). Des livres sur l’émir Abdelkader, sur la guerre d’Algérie, sur la politique. Des romans, bien sûr, des poèmes comme d’habitude, mais cette fois-ci pratiquement pas de bandes dessinées. Quelques livres de contes pour enfants et des livres de recettes en veux-tu en voilà !
Une nouveauté toutefois : des classiques réédités par des maisons d’édition algériennes, comme Le petit prince, Notre-Dame de Paris, L’appel de la forêt ou la Princesse de Babylone de Voltaire, pour ne citer que ceux-là pour le prix de 15 €, une fortune en Algérie alors qu'ils sont en format de poche et que l'on peut trouver ces livres pour à peine 2 €, voire les télécharger gratuitement sur des sites...
Il y avait bien des livres édités par Barzakh mais rien de transcendant. Est-ce la décision de cette maison d’édition lorsqu’on sait qu’elle a publié d’assez bons livres comme Trop tard, un recueil d’excellentes nouvelles d’Hajar Bali, Le remonteur de l’horloge, un savoureux petit roman d’Habib Ayyoub pour ne citer que ceux-là ? Quoique ces livres datent quelque peu et laissent plus la place – encore ! – aux beaux-livres. 
La maison d’édition Dalimen (Algérie) a créé une maison d’édition à Paris, représentée par un petit stand indépendant du grand stand de l’Algérie et où l’on trouvait des ouvrages consacrés à la langue tamazigh.
Par ailleurs, Kamel Daoud a dédicacé son livre Meursault contre-enquête au stand des éditions Actes Sud mais l’édition algérienne de ce roman ne se trouvait pas sur le stand de l’Algérie. Amin Zaoui, qui avait dédicacé son dernier roman Le miel de la sieste paru aux éditions Barzakh, au Maghreb du Livre en février dernier, n’était pas présent, en revanche, au salon du livre.
Un petit bémol, en ce qui concerne les livres. À part les beaux-livres, et encore pas toujours, la qualité du papier et de l’impression laissent beaucoup à désirer. Et cette mauvaise qualité ne donne simplement pas envie de lire ces ouvrages.
En ce qui concerne les stands marocain et tunisien, ils n’étaient guère plus riches ou plus diversifiés
Quant aux éditeurs du Moyen-Orient arabe. Que dire ? Tout d’abord, le stand de l’Arabie Saoudite était « indécent » par sa taille, dans la mesure où il n’y avait aucun ouvrage « culturel » que la personne férue de bons livres est en droit d’attendre. Les mêmes ouvrages étaient multipliés à l’infini. Beaucoup de « beaux » livres, des Corans, des ouvrages religieux ou sociologiques, mais rien qui nourrit vraiment l’esprit ou l’enrichit (nonobstant le volet spirituel). Le seul endroit où les gens étaient en file d’attente, c’était les tables où des calligraphes écrivaient gratuitement les prénoms à la demande. Purement ludique, sans plus. Le stand du Qatar n’était pas mieux nanti et les ouvrages ne différaient pas beaucoup de ceux de l’Arabie Saoudite. Celui d’Oman présentait plutôt des ouvrages centrés sur le tourisme et l’histoire et il faut s’accorder à dire que les représentants étaient si sympathiques qu’ils vous faisaient oublier ce « vide » littéraire dans le sens vrai du terme ! Le Liban (sous l’égide du ministère de la Culture) portait surtout la griffe de Tamyras, maison d’édition en ascension, dont les titres présentent des domaines variables, allant du livre grand public au roman comme Celle que tu es devenue de Nayla Aoun Chkaiban
La frustration demeure car ce ne sont pourtant pas les auteurs qui manquent. Quand bien même l'éducation livresque laisserait à désirer. L’écriture est logorrhée chez les romanciers et les poètes et ce n’est guère la faute du Salon du livre de Paris ! Alors, pourquoi cette absence et, surtout, cette disette de la vraie littérature, pour seulement faire place à des rééditions d'ouvrages historiques, touristiques, culinaires, dénués de toute critique et d'analyse ou tombés dans le domaine public car ne coûtant aucune roupie à certains éditeurs - il faut dire que l'impression coûte une fortune au Maghreb ?

Bien évidemment, l’on connaît les raisons profondes. Le livre est danger, le roman et la poésie sont danger, l’écrivain est danger car c’est par lui que vient la libération de la pensée… 


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