dimanche 23 mai 2021

"L'homme qui a vendu sa peau" au-delà de l'encre, que reste-t-il ?

L'Homme qui a vendu sa peau
. Des sentiments contradictoires soulevés quant à ce film de Kaouther Ben Hania,
réalisatrice mais également actrice tunisienne. Des univers qui se balancent au visage la superficialité et la tragédie. Une sorte de pantomime qui sera consacrée par des prix cinématographiques et cette réalité dure, sanglante, désaxée que connaissent les pays où il ne fait pas bon d'y vivre.
Un homme ne vend pas seulement sa peau, cet épiderme visible, un peuple dans son entier ne retrouve pas son identité, noyé dans la cruauté de ces autres vendeurs, ces marchands de liberté se frottant les mains, comme pour se vanter de leur supériorité.
Ni d'un côté, ni de l'autre, le partage n'est équitable. Et l'amour, fragile sauvegarde contre la débâcle : il ne s'agit pas d'un seul homme, il ne s'agit pas d'une seule femme, une "échappée" du monde syrien  déboussolé comme on le sait aujourd'hui. Tous deux sont dans le refuge temporaire du mariage imposé, d'un côté, et le corps tatoué, de l'autre : un rempart trompeur, un naufrage de la grande douleur dans la superficialité - non pas de la réalisation mais de l'histoire - encensée par la critique.

"Le film est un pacte faustien entre un privilégié et un damné" a dit Kaouther Ben Hania. C'est à chacun d'y voir sa propre image.

Sortie en France, le 16 juin 2021.

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