samedi 17 juillet 2010

Voyage en Algérie : M'Hamed Issiakhem, peintre mais aussi illustrateur de presse (2e partie)

Djamila Kabla-Issiakhem.
Phot. Arabian People 
& Maghrebian World.
Avec l'aimable concours de Djamila Kabla, commissaire générale de la rencontre -exposition de Taboudoucht.

L'hommage au grand peintre algérien M’Hamed Issiakhem à Taboudoucht (situé dans la sous-préfecture d’Azzefoun et lieu de naissance du peintre) :
"En cette année-là, l’association culturelle M’Hamed Issiakhem rendait hommage au peintre disparu mais toujours vivant : un événement rare parce que sur les pentes brûlantes de l’Algérie, la beauté ne se retrouve plus que dans la nature et son ciel azuré, de ce bleu qui fait les innocents.
C’est devant la stèle érigée à sa mémoire, que les héritiers, les officiels de la région, l’association culturelle M’Hamed Issiakhem, les artistes-peintres viendront saluer son souvenir et, fait des plus marquants, près de 45 peintres exposeront leurs œuvres, là où le peintre vit le jour. Cet événement fut complété par la participation de nombreuses associations qui ont exposé également des créations, dont l’œuvre du peintre Mohamed Iguerbouchene."

Retour sur ces mots de Djamila Kabla :
« Le cycle de conférences initié à l’école des Beaux-arts d’Alger autour de la biographie d’Issiakhem se poursuit avec pour prochaine destination Azazga.
En effet, l’Ecole des Beaux-arts d’Azazga vous invite, le jeudi 10 décembre 2009 à 9h30, à assister à la seconde conférence qui portera sur le thème du dessin et de l’illustration de presse, sur lesquels M’Hamed Issiakhem a consacré une partie de son œuvre.
Rappelons qu’aux Beaux-arts d’Alger, il s’agissait d’aborder le contexte social et politique dans lequel a évolué l’artiste. Ces repères historiques sont essentiels pour saisir le personnage et comprendre ce qui a forgé l’homme et l’artiste qu’il fut. La présence d’un témoin de l’époque constitue le dénominateur commun de ces cycles de conférence.
Point essentiel car ces témoins, de plus en plus rares, ont la particularité d’avoir côtoyé l’artiste et ont été des acteurs actifs de la période concernée.

Ces conférences sont, au-delà du partage avec la population, l’occasion de recueillir ces témoignages qui seront préservés et mis à la disposition de tous par le biais de la fondation en cours de construction.

Il en sera de même à Azazga. La participation à cette conférence de Ziad Mohand Saïd alors journaliste à « Alger Républicain », et qui a côtoyé Issiakhem et Kateb, donnera l’opportunité aux participants d’échanger avec un acteur significatif de cette aventure journalistique.

Loin de prétendre aborder tous les sujets, cet échange avec le public est aussi l’occasion d’identifier, de part les questions posées, des thèmes périphériques à la conférence et qui sont tout aussi importants. Ils seront adressés ultérieurement par la fondation à venir.

Aborder Issiakhem par le dessin de presse permet une entrée progressive dans l’univers de celui qui marquera l’art contemporain algérien. On y trouve l’essentiel de ce qui fera la particularité de l’artiste ; le souci d’être intelligible par son peuple et l’engagement d’un homme soucieux de ne pas rester spectateur de l’histoire en marche.

Un célèbre dessinateur de presse affirmait que « si on veut connaître le baromètre de la liberté d'expression d'un pays, il ne faut pas aller voir le Premier ministre, mais le dessinateur de presse » (Plantu).

Au-delà d’Issiakhem, cette conférence rend hommage à cet art particulier et à ceux qui le pratiquent. MM. Hic et Djamel Lounis nous aiderons à mieux cerner cet art.

Condamné à la dissidence ou à la partisannerie, le dessinateur de presse n’a pas de vocation descriptive, il livre une opinion sans ambiguïté. Ce coup de crayon révèle d’un coup d’œil toute l’ironie, la gravité et le grotesque du sujet. L’occasion de rappeler que l’artiste a aussi son mot à dire sous le feu de l’actualité, loin des galeries feutrées.
L’engagement est un parti pris, un risque qui peut agacer, être à contre courant ou au contraire le suivre par conviction ou pragmatisme.

Issiakhem n’échappe pas à ces tiraillements dans un processus complexe de construction de l’Algérie postcoloniale. Fidèle à ses convictions, il ne cédera ni dans ce domaine ni dans d’autres au confort du silence. Silence qui s’il ne consent à tout, ne risque rien.
Tous les participants pourront enrichir le débat, qui ne fait que commencer.»

Pour le Fonds Issiakhem,
Djamila Kabla 

Voyage en Algérie : M'Hamed Issiakhem (3e partie) ou rendre son oeuvre accessible à tous

Avec l'aimable concours de Djamila Kabla

« Nous voulons rendre l’œuvre d’Issiakhem accessible à tous », dit Djamila Kabla Issiakhem, la commissaire générale de « Hommage à M’Hamed Issiakhem ». Nous donnons, ici, l'entretien qu'elle avait accordé, à l'occasion de cet événement, à la journaliste Samira Hadj Amar pour « Algérie News-Week ».

Samira Hadj-Amar : Pouvez-vous présenter le fonds Issiakhem ?
Djamila Kabla : Le Fonds Issiakhem renferme des documents, des témoignages et dons d'artistes permettant de découvrir et d'approfondir l'œuvre d'Issiakhem. Ce Fonds initié par des volontaires, héritiers, famille, amis de l'artiste, artistes et public, assurera une base de données au profit des étudiants et chercheurs ainsi qu'aux écoles des Beaux-arts, afin de faciliter la tâche à tous ceux qui veulent faire de la recherche sur l'artiste et son œuvre.
Pour ce qui me concerne, je dois vous dire que je fais partie des bénévoles. Ma mission est de coordonner ce fonds au mieux avec l'aval des héritiers Issiakhem. Nous serons vigilants quant à son dispatching.

Samira Hadj-Amar : Vous avez abordé un cycle de conférences en hommage à M'Hamed Issiakhem, peut-on en savoir plus ?
Djamila Kabla : L'intérêt des Algériens pour l'artiste et son influence dans différents domaines reste vif, que ce soit en matière artistique, ou pour son humanisme et le souci qu'il avait que chaque composante du pays trouve pleinement sa place dans une Algérie nouvelle et non une reconstruction post coloniale infidèle à son identité réelle. Ces conférences permettent de recréer le lien et le partage de la connaissance avec tous, prémisses à une réminiscence de ces débats nécessaires et structurants « Dessin et illustration de presse » est donc le thème que vous avez choisi pour ces rencontres.

Samira Hadj-Amar : D'après vous quelle place a occupé la caricature dans l'expression d'Issiakhem ? Ou pour Issiakhem ?
Djamila Kabla : Dans une vie aussi riche que celle d'Issiakhem, la caricature et le dessin de presse se sont imposés à lui de manière spontanée et nécessaire. En effet à l'indépendance, le public algérien ne connaissait pas l'art en général ou très peu. Ce domaine demeurait confiné dans certains salons feutrés; de plus, ayant été un des fondateurs de la peinture moderne algérienne non comprise pour des raisons sociologiques évidentes où nos artistes ne, pouvant reproduire que les leçons enseignées par la fameuse Ecole d'Alger, elle-même issue de l'Ecole de Paris, bloquaient toute ouverture vers la modernité. Issiakhem s'est trouvé confronté à un double problème. D'abord celui de dénigrer cette Ecole où seules les compositions florales, les natures mortes et les paysages avaient droit de cité, en créant son propre style avec comme thème majeur les femmes issues de sa société telle qu'elle était réellement et d'autre part la non-compréhension de ce public face à cette oeuvre. D'où la nécessité pour lui de trouver le moyen pictural de faire adhérer le peuple à l'art. Il va constamment être à la recherche de personnages, de situations pour aider le peuple à comprendre l'art. Et ces moyens seront les dessins de presse et la caricature. A ce moment là, l’artiste est réellement en adéquation avec ce peuple grandement analphabète au sortir de la guerre. Il sera le reflet de sa société aussi bien en peinture qu'en dessin : comprendre les maux et les angoisses qui minent tout un chacun et les partager d'un coup de crayon avec le peuple. Le peuple et son devenir ont été les angoisses majeures et permanentes d'Issiakhem. Ce langage artistique populaire qu'est le dessin est en fait un palliatif pour faire descendre l'art dans la rue et le rendre accessible à toutes les couches de la société. Une caricature pouvait être comprise de tous mais pas une toile. De même qu'il a été pour cela jusqu'à accepter de porter le message officiel (révolution agraire, etc.) parce que convaincu que c'était la moins pire des solutions. Avec la caricature, il voulait participer activement à l'édification d'un Etat de droit et de justice. C'est un artiste engagé qui n'a jamais omis les préoccupations du peuple. Avancer avec lui avec sincérité. Il disait qu’il faut constamment évoluer avec son peuple ne pas lui mentir. N'être ni trop en avance sur lui ni rétrograde. Ses premiers dessins remontent à son enfance puis avec le journal républicain, « El-Djeich », « Révolution et Travail », etc.

Samira Hadj-Amar : Aujourd'hui, c'est l'école des Beaux-Arts d'Azazga qui reçoit les hôtes d'Issiakhem, quel est le programme de cette journée ? Et pourquoi avoir choisi Azazga ?
Djamila Kabla : Le choix de l'école d'Azazga s'est fait d'abord pour des raisons de commodité. En effet, notre conférencier, monsieur Ziad habite la région et vu son âge avancé, nous avons voulu le ménager d'une part et, d'autre part, intéresser une région à l'oeuvre d'Issiakhem. Nous rappelons que nous avons déjà donné en 2007 une conférence à Relizane, ville ou a grandi l'artiste puis en juin 2008 à Taboudoucht son village natal et en décembre 2008 à l'école des Beaux-Arts d'Alger ; Nous comptons sillonner les villes d'Algérie en fonction de la disponibilité de nos témoins qui, rappelons le, sont tous âgés au jour d'aujourd'hui et nul doute que nous trouverons écho à travers tout le territoire. Issiakhem étant un authentique algérien qui se revendiquait de Tamanrasset à Oran en passant par Béchar ou Constantine.

Samira Hadj-Amar : Vous avez choisi de faire intervenir des caricaturistes Le Hic, Lounis et un journaliste et ami de M'Hamed Issiakhem : Ziad Mohand Saïd, qu'est ce qui rassemble ces parcours avec celui de M'Hamed Issiakhem ?
Djamila Kabla : Nous avons l'immense honneur d'avoir le témoignage de monsieur Ziad Mohand Saïd l'un des plus fidèles amis d’Issiakhem et ce, depuis les années cinquante. Il fut un des plus prolifiques journalistes d'Alger Républicain des années 60 aux côtés d’Issiakhem et de Kateb Yacine entre autres. Le Hic fait partie d'une autre génération ; c’est un talentueux caricaturiste.
Djamel Lounis est un jeune caricaturiste autodidacte peu connu du public. L'idée d'associer ces trois générations ne peut être que bénéfique. Quel regard porte-t-on sur la caricature aujourd'hui et quels sont les espoirs et messages véhiculés à travers leurs dessins à des périodes différentes ? Issiakhem a toujours revendiqué l'intérêt pour les jeunes talents et pour rester fidèles à cette logique, Djamel Lounis sera ce jeune que nous ferons connaître et il le mérite certainement ; ce qui les unit tous, c'est leur sincérité avec le peuple et le combat pour la dignité et le respect de tous les artistes. Ils sont porteurs de message et d'espoir et sont tous le reflet de notre société.

Samira Hadj-Amar : Après Alger et Azazga, dans quelle ville ou quelle destination vous retracerez le parcours d'Issiakhem ? Et quel chapitre de sa vie sera abordé ?
Djamila Kabla : Le lieu s'imposera avec notre prochain témoin ; par contre pour le thème, nous nous pencherons sur le figuratif et le non-figuratif dans l'Algérie naissante. »

Voyage en Algérie : Sabiha Abdiche, talent à découvrir

S. Abdiche.
Phot. Arabian People
& Maghrebian World.

Vivifiante. C’est le terme que l’on serait tenté de prononcer en voyant l’exposition « Maelström » de Sabiha Abdiche mais ce ne serait pas rendre justice à cette jeune artiste-peintre que notre voyage en Algérie nous a fait découvrir.

Sabiha Abdiche est née en Tunisie, un certain 8 mars, date d'ailleurs qu'elle choisit pour le vernissage de son exposition, dans la galerie de la Librairie Médiabook (Alger). Autodidacte, elle a fait des études en management et marketing. Son amour de la peinture, elle le vivait au quotidien car toujours à dessiner ou à peindre, elle offrait ses tableaux à ses proches ou à des amis. Elle perdra quelquefois des toiles malheureusement.

Oeuvre de Sabiha Abdiche.
Photo Arabian People & Maghrebian World.
Reproduction rigoureusement interdite.

C’est en 2007 que Sabiha Abdiche se décide à franchir le pas et comme elle nous le dira « à vivre une nouvelle aventure ». Ainsi « Maelström » est sa toute première exposition en public. Il n’y a pas de couleur dominante mais on y retrouve la lumière du Maghreb – avec des noms évocateurs comme « Ici et là-bas », « Mots bleus », « Conversion » -, adoucie par le regard d’une artiste pleine de vie qui, visiblement, a les pieds bien ancrés dans ses univers : imaginaire et réalisme.


Contact S. Abdiche : sabi_abdi@yahoo.fr

Librairie MEDIABOOK
Rue Ahmed Zabana
16000 Alger

jeudi 15 juillet 2010

Sonia Khader, poétesse palestinienne


Par Monia Boulila

Sonia Khader est née à Ramallah, en Palestine, ville qu’elle admire tout particulièrement.

Elle a eu une formation multidisciplinaire : études supérieures en biologie à l’université de « Bir Zeït » (fondée en 1924) ; un diplôme en architecture d’intérieure de l’université américaine ICS grâce à des études par correspondance ; des cours d’informatique pendant deux ans et demi à l’université d’el-Qods interrompus par la guerre israélo-palestinienne en 2002.
Cette formation multidisciplinaire et l’état de guerre en Palestine expliquent les différentes fonctions que Sonia Khader a pu exercer : enseignante en physique et en biologie à l’école de sœurs Mary Youssef à Ramallah ; enseignante de la langue française de base pour enfants.

Après un court passage de six mois en tant que directrice générale à la maison d’édition et de distribution « Dar Echourouk », elle rejoint le théâtre d’Achtar, théâtre de formation et de production théâtrale où elle occupe le poste de directrice générale du département Communication.

Parallèlement à cette carrière professionnelle, elle a dirigé et organisé le festival international du théâtre des opprimés, en 2007, à Ramallah et a participé à plusieurs ateliers d’écriture théâtrale en association avec le Royal Court Theatre de Londres.

En 2005, Sonia Khader emprunte la voie de l’écriture et publie certains écrits sur des sites électroniques pour, ensuite, créer son propre blog.
Fin 2009, elle publie son premier recueil de poésie « Pour des soleils que j’ai caché », paru aux éditions « Fadhaet » (Espaces) en Jordanie.

La jeune poétesse prépare actuellement un nouveau recueil.

M.B.


mardi 6 juillet 2010

Le mot de la Rédaction

Arabian People & Maghrebian World remercie ses lecteurs et visiteurs car, grâce à vos votes, le magazine est en bonne position dans le Top des blogs de Wikio, que vous connaissez tous (voir colonne à gauche, le classement, en ce début de juillet 2010, dans la thématique Culture) et comme vous le savez certainement, Wikio gère l'actualité de 371 038 médias et blogs. Il ne nous reste plus qu'à maintenir le cap en développant de nouveaux sujets qui soient aussi intéressants que possible.
NDLR : Etant très professionnels et notre projet, important à maints égards, nous privilégions le vote de et sur la qualité et non pas sur des critères qui pourraient ralentir le travail fourni par la Rédaction. Merci.

dimanche 4 juillet 2010

Chérif Hassen Boughzil, le poète chantant sa terre comme "un ruban parfumé par l'Eternité"...

Avec la collaboration de Monia Boulila

« Vendeur de l’éveil », un livre de prose et récits, du poète libyen Chérif Hassen Boughzil, est paru aux Editions Al-Bouraq en arabe et français, le volet français étant une traduction de la poétesse tunisienne Monia Boulila. Le « Vendeur de l’éveil » est l’un des rares livres de la littérature libyenne qui nous parvienne (voir illustration ci-contre). Chérif Hassen Boughzil, poète et journaliste, est le fondateur et Rédacteur en chef du journal « Omar Mokhtar » édité par l’université Omar Mokhtar (en hommage à la personnalité très emblématique qu’est Omar Al-Mokhtar, héros de la résistance libyenne contre la présence italienne en Libye). Le poète prête aussi sa plume à trois journaux, dont « El-Jamahiriya » et est producteur/présentateur de plusieurs émissions radiophoniques comme « El-Jabal el-Akhdhar » et « Sawt el-Watan el-‘Arabi el-Kabir ». Mais ce ne sont pas là ses seules activités car très prolifique, Chérif Hassen Boughzil collabore avec plusieurs revues arabes et électroniques.

Monia Boulila, qui a traduit le recueil, est, rappelons-le, une poétesse tunisienne mise à l’honneur lors du 3e festival international de la poésie à Paris (novembre 2009). Née à Sfax (Tunisie), elle est issue d’une famille militante et émancipée. D’une lignée de femmes ayant lutté contre la colonisation et pour l’indépendance, la poétesse excelle dans les deux langues français et arabe. Elle est, depuis juin 2008, ambassadrice universelle de la paix auprès du Cercle universel de la paix à Genève. Membre de l’Union des écrivains tunisiens, elle est aussi membre des Ecrivains de la paix.
Plusieurs de ses poèmes ont été traduits en roumain et publiés dans diverses revues littéraires par Iona Trica, Ion Cristopher Filipas, Niculina Opréa et Cristian Sabau.
Prix spécial du Jury en 2008 de l’association « L’Ours Blanc » Paris, pour son poème « Hymne à la vie », le Prix littéraire Naji Naaman de créativité 2010 vient de lui être décerné. On citera pour mémoire deux recueils « Mon Joyau » (Tunisie, mars 2007), « Avec toutes mes amours », livret édité par l’association culturelle « Omar Khayyâm » en mai 2008 (France). Deux autres recueils sont en cours de publication, « Au fond du miroir » et « Sans toit ». Parmi les ouvrages collectifs, on notera une « Anthologie des poètes tunisiens » éditée par Ion Cristopher Filipas (Roumanie, janvier 2010).
Pour ce qui est du « Vendeur de l’éveil » de Chérif Hassen Boughzil, l’édition arabe-français sera prochainement en librairie. Arabian People & Maghrebian World présente, en première, deux de ses beaux textes dont l'un en arabe intitulé "Nuit"...
ليل
يعري الفجر"
حواف الليل
ماتبقى من لهب المجامر
خفق قلبي
تغريد عطرها
و
هالة عاشق
"بلون الشروق
Des sentiments nobles
1
A toi et à toi seule
Que les cordes tissent une mélodie
Et les distances s’accordent pour
Un appel d’un autre genre
Les objets chantent : passion ! Passion ! Passion !
Et suspendent leurs [désirs] au chuchotement du matin
2

A toi et à toi seule
Que mes yeux contemplent le monde de la joie
Et les instants de la contemplation
Dans ton sanctuaire prestigieux
Et je vis le temps de la jalousie
De tout
Même des pas qui frôlent ma profondeur.
3

Pour toi et pour toi seule
Je ferai n’importe quoi
Je prétexterai de toute chose
Celle que je connais et [celle que] je ne connais pas
Pourvu que tu t’approches de moi
Et que je sente tes battements qui m’envahissent
Un souffle que je respire
Pour que tu défies l’instant où tu seras avec moi [à l’instant] désiré.
4

Et le soleil fait son apparition d’ici
De mon intérieur
Aimant, espérant, désirant te posséder
T’emprisonner liberté dans mon univers
Pour que je puisse jouir de ce dont tu jouis
Et je vivrai l’éternité des rêves
Du matin jusqu’au matin.
© Chérif Hassen Boughzil. Trad. Monia Boulila

vendredi 2 juillet 2010

L'ivrEscQ: déjà un an pour la première revue littéraire algérienne

L'écrivain français Philippe Duhamel écrira à la Rédaction de ce jeune et brillant magazine consacré à la littérature algérienne -et en Algérie s'il vous plaît !- "...votre magnifique revue constitue bien une bouffée d'oxygène dans le monde littéraire. Son titre contient non seulement le mot livres, mais encore une invitation à l'ivresse des livres".
Il y a donc un an, L'ivrEscQ était lancé à l'initiative de trois jeunes femmes dont l'une d'entre elles est connue d'Arabian People & Maghrebian World pour l'avoir rencontrée au 60e Salon du livre de Paris : Nadia Sebkhi, directrice de la publication écrivaine et poétesse algérienne.
Ce travail n'est pas anodin car, hormis les rubriques culturelles que l'on trouve dans les quotidiens et hebdomadaires algériens, il s'agit bien d'une première. Elle offre à ses lecteurs le plaisir de lire, par ricochets, des auteurs qu'ils n'ont jamais lus ou qu'ils liront un jour. Elle est, comme le dira Nadia Sebkhi dans son éditorial du 6e numéro qui marque l'An I de L'ivrEscQ, "Persévérance, endurance ou foi de croire à tous ces auteurs qui ont enfanté par les spasmes d'accoucheurs, une pensée, une illusion, un idéal ou un monologue tout simplement." Ce n'est pas non plus anodin que de boucler cette première année d'existence par un dossier où la parole est donnée à des femmes car, écrit Nadia Sebkhi, elles "ont osé écrire ce qui se balbutie. Elles sont témoins d'une époque. En somme, elles confirment l'importance de l'écrit par des messages de l'intime au collectif."
Quel plus bel hommage de la part d'une poétesse que celui-ci ! Donner, au-delà du label de l'éditeur, celui de la reconnaissance de l'une des leurs ...
L'ivrEscQ ouvre grandement une fenêtre sur un univers que beaucoup d'Algériens peinent malheureusement à aborder en raison d'une situation du livre difficile dans leur pays.

L'ivrEscQ
Tél./Fax : (+213) 21 28 50 61
Site : http://www.livrescq.com/
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