dimanche 31 août 2014

Théâtre : L'analphabète d'Agota Kristof


«Onze chapitres comme des rites de passage. Brefs et secs comme le destin. Souriants comme la liberté quand elle nargue. De la Hongrie en Suisse, ils vont aussi de l’enfance à l’âge adulte, du cocon familial à l’exil et de la lecture avide à l’apprentissage de la langue. Lire/écrire, L’Analphabète est totalement imprégné de cette jubilation-là. Lire/écrire. Un antidote au malheur. Un pied-de-nez à la vie même : 'Je lis. C’est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main. Tout ce qui est imprimé. J’ai quatre ans. La guerre vient de commencer.'»

Un texte signé par Agota Kristof (paru aux éditions Zoé), une mise en scène de Nabil El Azan (auteur notamment d'un recueil poétique Vingt-huit lettres et des poussières) et une scénographie d’Ali Cherri (auteur de courts métrages dont To the lebanese citizens).


Théâtre Les Déchargeurs
du 1er octobre au 22 novembre 2014 - 19h30
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris – M° Châtelet
Réservations : 01 42 36 00 50

mardi 29 juillet 2014

Le Mot de la Rédaction : Fracas





Juillet s'étire sur les dernières heures du carême. Que nous a-t-il donné mais qu'avons-nous donné à ce Ramadhan qui n'en peut à force d'essoufflement ? Les rues d'Alger, les marchés, les improvisations commerciales, les soirées jusqu'à l'ultime bâillement avant de rejoindre la couche épuisée à l'attente. 

Mon second Ramadhan en Algérie. Essoufflée, étonnée, anesthésiée par toute cette lenteur qui s'achemine, s'incruste à n'en plus pouvoir la recevoir dans la rétine, dans la peau et dans les mots ni dans les maux. Tout est étrangement inconnu et familier car il y a résurgence de souvenirs d'adolescente mais le goût de la chorba a une pincée de regret, presque pimentée d'amertume. Je n'ose dire la nostalgie ni même l'enchantement du temps jadis parce qu'il faut savoir taire le pleur, ne plus dire ce qui fut et ne sera.
Que dire de tous les carêmes, sous la croix ou sous le croissant, qui nous font nous dénuder et sortir les mots de nos antres fracassés ? Que dire de tous les soupirs étranglés parce que les coeurs sont au bout de leur parcours, gisant sanguinolents sur la pierre éclatée de Ghaza ou le sable de ces confins que seuls parcourent les pieds nus des enfants maliens épuisés, le gosier en quête non plus d'un carême mais de fruits à s'en rassasier ? 
Adieu, Ramadhan d'avant mais je ne salue pas le carême de cet été. A peine de n'avoir pu rendre leur salut aux Anges du Tout-Puissant venus écrire le panégyrique ou… l'enfer futur.

samedi 14 juin 2014

Bejäïa, ballade littéraire avec Pierre Daum




Qu'est-ce qui fait que le journaliste Pierre Daum vienne en territoire presque interdit (lire son article  http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/DAUM/49557) ? 
Le regard des Algériens change et il se veut plus critique, plus à même d'apporter sa propre approche de sa propre histoire...
Peut-être est-ce la raison de cette conférence-débat avec l'auteur de Ni valise, ni cercueil. 


Vendredi 20 juin 2014 - 14h30
Théâtre régional Malek Bouguermouh
Béjaïa (Algérie)

jeudi 5 juin 2014

Voix Vives : une Méditerranée qui s'élargit


Pour sa dix-septième édition, le festival Voix Vives, qui donne libres sons à la poésie contemporaine en Méditerranée, voyage dans plusieurs villes cette année. Après Sidi Bou Saïd, en Tunisie (23-24 mai) avec comédiens et musiciens, Voix Vives est à Gênes du 6 au 8 juin et se déplacera à Sète, du 18 au 26 juillet, où le théâtre sera très présent au cœur de la musique et de la poésie.
Le Proche-Orient arabe sera très présent même si géographiquement, pour certains, la Méditerranée est plus une résonance culturelle qu'une réalité géographique. 
On entendra la voix notamment du poète syrien Nouri Al-Jarrah, (auteur de Caïn et les sept journées du temps), Mohamad Badawy (Egypte), Lukman Derky (Syrie), Salah Faik (Irak), la poétesse libanaise Vénus Khoury-Ghata, Walid Al-Sheikh (Palestine), Moez Majed (Tunisie), Karim Rahi (Bahrain), Maisoon Saker (Emirats Arabes Unis), Abdo Wazen (Liban), Mohammed Abu Zaid (Egypte, Zaher al Sami (Oman) Ahmed Al-Mulla (Qatar), Jamil Amami (Tunisie), Salah Boussrif (Maroc) Tali al Maamari (Oman), Farag Alarabi (Lybie), Abdallah Elhamel (Algérie), Salah Stétié (Liban),  Bassem Al Meraiby (Irak), Mohamed Al Ahraz (Arabie Saoudite),  Antoine Douaihy (Liban), Jihad Houdaib (Palestine), le poète et artiste-peintre Hamid Tibouchi (Algérie), Miloud Hakim (Algérie), Abdo Wazen (Liban) Tahsin Al Khateeb (Jordanie), Nasredidin Al Gadi (Libye), Nashmi Muhanna (Koweït), Abderrahim Al Khassar (Maroc).

Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée fera sa dernière programmation dans la ville espagnole de Tolède, du 5 au 7 septembre 2014.

mercredi 14 mai 2014

Clin d'oeil sur Juan Gelman : ne nous dites pas adieu !



Il nous a salués pour une dernière fois, le 14 janvier dernier… à l’âge de 83 ans-poèmes… et il était impensable d'oublier ce que fut Juan Gelman pour le poème et pour l'expression libre.

Le poète est parti. Son chant demeure. Il est parti sous le ciel de Mexico, éloigné de cette Argentine qu’il a tant vue pleurer et qu’il a pleurée. Comment dire le départ d’un poète ? Comment le préserver de la banalité quand tout, dans sa vie, fut tragédie et beauté à la fois ? Seuls les poètes comprendront ce passage à vide qui les traverse lorsque l'un des leurs disparaît, quand l’un d’entre eux coupe le fil alors qu’il laisse ses mots en héritage. On osera dire, presque pour pasticher, il nous lègue l’amour en héritage et il nous échoit de continuer de faire vivre l’oiseau en lui, en nous. Juan Gelman nous lègue son feu dont il a nourri ses jeunes années contre l'ancienne dictature. Il nous lègue son sacrifice lorsqu’il rejeta la grâce présidentielle en écrivant dans le journal Página/12 : «On m'échange contre les ravisseurs de mes enfants et de milliers d'autres jeunes gens qui, aujourd'hui, sont tous mes enfants»… 
Récompensé par le prix Cervantès en 2007, Juan Gelman nous laisse sur le bord de la route, avec cette Epitaphe de son Violon et autres questions, un recueil publié en 1956 –l’Algérie était alors en pleine guerre d’indépendance– et l’idée que la lutte n’est jamais vaine quand elle est porteuse d’espoir :

Un oiseau vivait en moi.

Une fleur voyageait dans mon sang.

Mon cœur était un violon.

J'ai aimé ou pas. Mais parfois

on m'a aimé. Moi aussi

je me réjouissais : du printemps, 
des mains jointes, de ce qui rend heureux.

Je dis que l'homme se doit de l'être !
(Ci-gît un oiseau.

Une fleur.

Un violon.)


Parmi ses œuvres traduites de l’espagnol
Le silence des yeux, préface de Julio Cortázar, édition bilingue, traduit par Michèle Goldstein, Éditions du Cerf, Coll. Terres de feu, 1981.
Il nous reste la mémoire : poèmes argentins de l’exil (avec des poèmes d’Alberto Szpunberg et Vicente Zito Lena), édition bilingue, présentée et traduite par Monique Blaquières-Roumette, François Maspero, Éd. La Découverte / Maspero, Coll. Voix, 1983.
Lumière de mai Oratorio, traduction de Monique Blaquières-Roumette, Éditions Le Temps des Cerises, 2007.
Lettre ouverte suivi de Sous la pluie étrangère, trad. de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2011.
L'Amant mondial, traduction de Jean Portante, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2012.
Com/positions, traduction de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2013.


mercredi 30 avril 2014

Rami Essam : parce que tu es Egyptien...

Rami Essam, la voix de la place Tahrir, le chantre d'une jeunesse montante, disant son mal-être et son désir de briser le silence, d'abattre les murs et les montagnes. Rami Essam n'est pas un chanteur à la voix amplifiée sinon que par le désir de réveiller les consciences, dans la belle tradition issue de Sayid Darwich. Il n'est pour le peuple égyptien que celui qui lui chante, certains soirs de grande colère et de brassages d'émotions, 

"Parce que tu es égyptien, tu dois souffrir de perdre ta dignité dans tous les sens du terme"

Il ne sera plus le chanteur de l'émotion pour jeunes gens et jeunes filles en mal d'amour, rêvant de destinées à la mesure des Mille et Une nuits fantasmées au siècle d'aujourd'hui mais celui qui se révélera dans l'expression du désespoir de tout un peuple, rassemblé pour crier sa grande lassitude avec Irhal, le chant unificateur, et Yosqot, yosqot, hokm aaskar.

Même s'il n'est pas dans le registre pur de la variété, son interprétation brute, ses paroles destinées à dire simplement les faits, sont ce qui lui donnent cette présence sur la scène musicale : la force des mots que tous ces Egyptiens de 2011 attendaient.

 Et pour mieux le connaître..., un bouquet de ses interprétations : http://www.melody4arab.com/songs/ehttp://www.melody4arab.com/songs/en_view_songs_1963.htmn_view_songs_1963.htm



dimanche 30 mars 2014

Yaness en concert : quand la mémoire est vive


Yaness sera en concert, vendredi 11 avril 2014 (à 20h30), au Centre Culturel Algérien à Paris. Le groupe Yaness a été fondé en 2003 par Ahmed Lasfer, auteur-compositeur algérien. Son répertoire composé de partitions prenant ses sources dans le patrimoine algérien, mélangeant sonorités berbères et chaabi, révèle l’ancrage d’Ahmed Lasfer mais sans, pourtant, s’interdire des voyages vers d’autres univers musicaux (voir interview de Marilena Licǎ-Maşala du 21 octobre 2012 sur Arabian People, Maghrebian World).

Le concert du groupe Yaness est organisé par l’Association Ajouad Algérie Mémoires qui dédie deux journées à la mémoire des victimes de la décennie noire en Algérie (1990-2000). Yaness se produira également, samedi 24 mai 2014, au Scribe l'Harmattan à Paris.

Programme
- Jeudi 10 avril 2014 à 18h00 : projection de l’œuvre vidéographique Le dernier été de la raison de Nadia Seboussi, suivie d’un débat (entrée libre).
- Vendredi 11 avril 2014 à 20h30 : concert du groupe Yaness. En première partie, récital poétique avec Ghanima Ammour accompagnée par la harpiste Kamila Adli.
- Samedi 24 mai 2014 à 20h30 : concert au Scribe l'Harmattan (voir affiche à gauche).

Centre Culturel Algérien
171, rue de la Croix Nivert - 75015 Paris
(Métro : Boucicaut)

Site de Yaness : http://www.yaness.com


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