jeudi 2 octobre 2014

Sid Ahmed Chaabane : on n'achève pas les chevaux



En vérité, vous dis-je, les murs peuvent être poussés, peuvent disparaître quand bien même seraient-ils présents sous la rétine qui s’élargit au fur et à mesure que la nuit avance. Prison du corps, emprisonnement des mains qui s’agitent, colombes libres que l’on veut faire taire, tout est signature de Sid Ahmed Chaabane.
Ne noyons pas le vent qui s’éloigne de la mer torturée parce qu’il veut danser sur la ligne de l’horizon lointain. Ne taisons pas les paroles feutrées transformées sous le coup du pinceau pour mieux dire. Autant de brûlures. Intemporalité. Déchaînements ravageurs. Explosion d’émotions enfermées au plus profond de soi, sortant hors des barreaux, sautant hors des frontières imposées aux esprits qui aiment à se mouvoir hors des barbelés du silence.

Ainsi est la peinture de Sid Ahmed Chaabane.

Exposition du 3 octobre au 24 novembre 2014
Les Métiers d’Art d’Agde
Nouvelle galerie de la Perle noire
Place Molière
Contact : 04 67 26 94 12

samedi 27 septembre 2014

Farid Belkahia n’est plus



Peintre et sculpteur, Farid Belkahia fut un homme curieux, aimant les objets traditionnels de son pays dont il fit collection. Grand voyageur, il a parcouru le Proche-Orient arabe, traçant son chemin sur les routes de Jérusalem, Jordanie, Egypte où, durant cette étape, il rencontre Abdelkrim al-Khattabi et, ensuite, la Syrie, l’Irak, puis l’Afrique puis, plus loin encore, la Corée – l’événement des Jeux Olympiques de Séoul pour lesquels il créera une œuvre sculptée  la Chine après laquelle il prendra le transsibérien lors de son retour pour mieux mémoriser le monde. 

Curieux, fasciné par la culture des autres, l’artiste-peintre marocain, même s’il a pied à Marrakech, sa ville natale, n’arrêtera pas d’interroger les cieux incas et de s’intéresser au vécu des habitants de cette partie du monde. Ses voyages lui feront rencontrer des grands noms du monde artistique comme le sculpteur français César ou le réalisateur chilien Raoul Ruiz.


Ainsi, recueille-t-il les émotions, les graphismes, les signes du berbère marocain, les couleurs qui seront l’empreinte de tout ce qu’il a créé : une totale expression contemporaine sur toile ou sur peau de bélier ou bien encore, sur cuivre et papier et, autour, des ateliers pour enseigner l’histoire de l’artisanat marocain via la céramique ou la poterie. Toutes les valeurs anciennes sont pour lui sources de modernité. L'art ancestral de l'homme tachalhit s'exprime dans toute sa plénitude chez Farid Belkahia. Le langage géométrique du corps et la gestuelle quasi architecturale s'interprètent sous les doigts de l'artiste qui se meut fusionnellement avec son histoire chleuh.

Bon vent, Farid Belkahia ! Que la voile vous porte très haut dans le firmament où vous attendent vos aînés !

L'exposition prochaine sur Le Maroc contemporain, que l'Institut du monde arabe inaugure le 14 octobre prochain, sera inaugurée avec les œuvres  de Farid Belkahia.

dimanche 31 août 2014

Théâtre : L'analphabète d'Agota Kristof


«Onze chapitres comme des rites de passage. Brefs et secs comme le destin. Souriants comme la liberté quand elle nargue. De la Hongrie en Suisse, ils vont aussi de l’enfance à l’âge adulte, du cocon familial à l’exil et de la lecture avide à l’apprentissage de la langue. Lire/écrire, L’Analphabète est totalement imprégné de cette jubilation-là. Lire/écrire. Un antidote au malheur. Un pied-de-nez à la vie même : 'Je lis. C’est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main. Tout ce qui est imprimé. J’ai quatre ans. La guerre vient de commencer.'»

Un texte signé par Agota Kristof (paru aux éditions Zoé), une mise en scène de Nabil El Azan (auteur notamment d'un recueil poétique Vingt-huit lettres et des poussières) et une scénographie d’Ali Cherri (auteur de courts métrages dont To the lebanese citizens).


Théâtre Les Déchargeurs
du 1er octobre au 22 novembre 2014 - 19h30
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris – M° Châtelet
Réservations : 01 42 36 00 50

mardi 29 juillet 2014

Le Mot de la Rédaction : Fracas





Juillet s'étire sur les dernières heures du carême. Que nous a-t-il donné mais qu'avons-nous donné à ce Ramadhan qui n'en peut à force d'essoufflement ? Les rues d'Alger, les marchés, les improvisations commerciales, les soirées jusqu'à l'ultime bâillement avant de rejoindre la couche épuisée à l'attente. 

Mon second Ramadhan en Algérie. Essoufflée, étonnée, anesthésiée par toute cette lenteur qui s'achemine, s'incruste à n'en plus pouvoir la recevoir dans la rétine, dans la peau et dans les mots ni dans les maux. Tout est étrangement inconnu et familier car il y a résurgence de souvenirs d'adolescente mais le goût de la chorba a une pincée de regret, presque pimentée d'amertume. Je n'ose dire la nostalgie ni même l'enchantement du temps jadis parce qu'il faut savoir taire le pleur, ne plus dire ce qui fut et ne sera.
Que dire de tous les carêmes, sous la croix ou sous le croissant, qui nous font nous dénuder et sortir les mots de nos antres fracassés ? Que dire de tous les soupirs étranglés parce que les coeurs sont au bout de leur parcours, gisant sanguinolents sur la pierre éclatée de Ghaza ou le sable de ces confins que seuls parcourent les pieds nus des enfants maliens épuisés, le gosier en quête non plus d'un carême mais de fruits à s'en rassasier ? 
Adieu, Ramadhan d'avant mais je ne salue pas le carême de cet été. A peine de n'avoir pu rendre leur salut aux Anges du Tout-Puissant venus écrire le panégyrique ou… l'enfer futur.

samedi 14 juin 2014

Bejäïa, ballade littéraire avec Pierre Daum




Qu'est-ce qui fait que le journaliste Pierre Daum vienne en territoire presque interdit (lire son article  http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/DAUM/49557) ? 
Le regard des Algériens change et il se veut plus critique, plus à même d'apporter sa propre approche de sa propre histoire...
Peut-être est-ce la raison de cette conférence-débat avec l'auteur de Ni valise, ni cercueil. 


Vendredi 20 juin 2014 - 14h30
Théâtre régional Malek Bouguermouh
Béjaïa (Algérie)

jeudi 5 juin 2014

Voix Vives : une Méditerranée qui s'élargit


Pour sa dix-septième édition, le festival Voix Vives, qui donne libres sons à la poésie contemporaine en Méditerranée, voyage dans plusieurs villes cette année. Après Sidi Bou Saïd, en Tunisie (23-24 mai) avec comédiens et musiciens, Voix Vives est à Gênes du 6 au 8 juin et se déplacera à Sète, du 18 au 26 juillet, où le théâtre sera très présent au cœur de la musique et de la poésie.
Le Proche-Orient arabe sera très présent même si géographiquement, pour certains, la Méditerranée est plus une résonance culturelle qu'une réalité géographique. 
On entendra la voix notamment du poète syrien Nouri Al-Jarrah, (auteur de Caïn et les sept journées du temps), Mohamad Badawy (Egypte), Lukman Derky (Syrie), Salah Faik (Irak), la poétesse libanaise Vénus Khoury-Ghata, Walid Al-Sheikh (Palestine), Moez Majed (Tunisie), Karim Rahi (Bahrain), Maisoon Saker (Emirats Arabes Unis), Abdo Wazen (Liban), Mohammed Abu Zaid (Egypte, Zaher al Sami (Oman) Ahmed Al-Mulla (Qatar), Jamil Amami (Tunisie), Salah Boussrif (Maroc) Tali al Maamari (Oman), Farag Alarabi (Lybie), Abdallah Elhamel (Algérie), Salah Stétié (Liban),  Bassem Al Meraiby (Irak), Mohamed Al Ahraz (Arabie Saoudite),  Antoine Douaihy (Liban), Jihad Houdaib (Palestine), le poète et artiste-peintre Hamid Tibouchi (Algérie), Miloud Hakim (Algérie), Abdo Wazen (Liban) Tahsin Al Khateeb (Jordanie), Nasredidin Al Gadi (Libye), Nashmi Muhanna (Koweït), Abderrahim Al Khassar (Maroc).

Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée fera sa dernière programmation dans la ville espagnole de Tolède, du 5 au 7 septembre 2014.

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