mercredi 30 avril 2014

Rami Essam : parce que tu es Egyptien...

Rami Essam, la voix de la place Tahrir, le chantre d'une jeunesse montante, disant son mal-être et son désir de briser le silence, d'abattre les murs et les montagnes. Rami Essam n'est pas un chanteur à la voix amplifiée sinon que par le désir de réveiller les consciences, dans la belle tradition issue de Sayid Darwich. Il n'est pour le peuple égyptien que celui qui lui chante, certains soirs de grande colère et de brassages d'émotions, 

"Parce que tu es égyptien, tu dois souffrir de perdre ta dignité dans tous les sens du terme"

Il ne sera plus le chanteur de l'émotion pour jeunes gens et jeunes filles en mal d'amour, rêvant de destinées à la mesure des Mille et Une nuits fantasmées au siècle d'aujourd'hui mais celui qui se révélera dans l'expression du désespoir de tout un peuple, rassemblé pour crier sa grande lassitude avec Irhal, le chant unificateur, et Yosqot, yosqot, hokm aaskar.

Même s'il n'est pas dans le registre pur de la variété, son interprétation brute, ses paroles destinées à dire simplement les faits, sont ce qui lui donnent cette présence sur la scène musicale : la force des mots que tous ces Egyptiens de 2011 attendaient.

 Et pour mieux le connaître..., un bouquet de ses interprétations : http://www.melody4arab.com/songs/ehttp://www.melody4arab.com/songs/en_view_songs_1963.htmn_view_songs_1963.htm



dimanche 30 mars 2014

Yaness en concert : quand la mémoire est vive


Yaness sera en concert, vendredi 11 avril 2014 (à 20h30), au Centre Culturel Algérien à Paris. Le groupe Yaness a été fondé en 2003 par Ahmed Lasfer, auteur-compositeur algérien. Son répertoire composé de partitions prenant ses sources dans le patrimoine algérien, mélangeant sonorités berbères et chaabi, révèle l’ancrage d’Ahmed Lasfer mais sans, pourtant, s’interdire des voyages vers d’autres univers musicaux (voir interview de Marilena Licǎ-Maşala du 21 octobre 2012 sur Arabian People, Maghrebian World).

Le concert du groupe Yaness est organisé par l’Association Ajouad Algérie Mémoires qui dédie deux journées à la mémoire des victimes de la décennie noire en Algérie (1990-2000). Yaness se produira également, samedi 24 mai 2014, au Scribe l'Harmattan à Paris.

Programme
- Jeudi 10 avril 2014 à 18h00 : projection de l’œuvre vidéographique Le dernier été de la raison de Nadia Seboussi, suivie d’un débat (entrée libre).
- Vendredi 11 avril 2014 à 20h30 : concert du groupe Yaness. En première partie, récital poétique avec Ghanima Ammour accompagnée par la harpiste Kamila Adli.
- Samedi 24 mai 2014 à 20h30 : concert au Scribe l'Harmattan (voir affiche à gauche).

Centre Culturel Algérien
171, rue de la Croix Nivert - 75015 Paris
(Métro : Boucicaut)

Site de Yaness : http://www.yaness.com


lundi 17 février 2014

Le Mot de la Rédaction : quand la Culture n'a d'odeur que l'absence d'argent



«Vent de panique» sur la Culture écrit l’éditorialiste dans le numéro de février du magazine CBSNEWS –avec un C Vous vous sentirez rassurés : ce vent n’a lieu qu’en France. Eh bien non ! Si la Culture en France est balayée par un vent de panique, dans notre zone de sensibilité, elle l'est par un ouragan : celui-ci détruit le peu de Culture que nous connaissons. En Algérie actuellement, j’affronte le Néant culturel remplacé, avidement englouti, par des tonnes de billets de banque, de gargotes vendant des pizzas tartinées de mayonnaise, des antiquaires qui ne sont en fait que des marchands de meubles sortant de l’orbite de la moyenne et croulant sous des paquets de billets de dinars, des gens multipliant leurs entrées d’argent par un double emploi, des fonctionnaires lassés, des médecins ne lisant plus que des ordonnances ou des gouvernants dont l'intellect moyen se nourrit de spéculations de pouvoir ou de journaux.
Que l’on se rassure : rien n’est perdu, il arrive que quelques gouttes d’eau se déversent sur l’arbre amaigri, anémié de la Culture même lorsque ses racines sont en pourrissement, étant plus à rechercher la manne qu'à livrer un message. Au milieu de ce désert, un coquelicot : voir l’un de mes misérables livres publiés entre les mains d’un jeune poissonnier, heureux –mon Dieu ! qui me dira «C’est le premier livre que je tiens dans mes mains et que j’ai envie de lire…»
Aussi quand je vois la magnifique couverture de février de CBSNEWS, dont on ne peut que les féliciter, l'on a cette envie d’espérer.
F. Chaïm-Allami


mercredi 12 février 2014

Prix Virgile décerné à Cécile Oumhani



«Tes yeux brillent, enivrés d’immensités à parcourir» nous dit Cécile Oumhani dans son dernier livre Tunisie, carnets d’incertitude). Nos yeux brillent également à mesure que l’on entre dans l’univers de Cécile Oumhani qui a une manière bien à elle de transposer cet autre univers, celui de l’extérieur en le transformant en une sorte de cercle intime, tout en brandissant les voix qui composent ses écrits. L’atelier des Strésor ou Tunisie, carnets des incertitudes, ou encore celles du Café d’Yllka. Un bonheur que de voir se dérouler les mots et puis tous ces personnages auxquels elle donne comme une «odeur de henné», nous disant l’espoir, la beauté tous empreint de poésie, un bonheur certes teinté de tragique lorsqu’elle parle de ceux qui sont tombés dans les rues tunisiennes et ont signé de leurs mains sur les pavés de «l’incertitude».

Cécile Oumhani vient d’être récompensée, après –entre autres‒ le prix littéraire européen de l’Adelf, et celui du prix Grain de sel, entre autres, par le prix Virgile pour l’ensemble de son œuvre.


A retrouver aux Editions Elyzad

jeudi 2 janvier 2014

Le Mot de la Rédaction : 2014 est là !



Chers lecteurs,
On peut dire, voire affirmer, que l'année précédente n'a guère été une année propice aux bons évènements, du moins pour une majorité d'entre les peuples.
Espérons, espérons ! Cela ne coûte rien, dit-on le plus souvent. 
Arabian People, Maghrebian World vous présente ses voeux les plus sincères ; notre Rédaction continuera de vous donner autant d'espérance que possible, une toute petite oasis où vous pourrez venir et vous dire : nous faisons de notre mieux, les artistes, les romanciers, les poètes, les musiciens, les chanteurs, les sculpteurs, les peintres...
Bonne année 2014 !
F. C-A.

lundi 9 décembre 2013

Le mot de la Rédaction : 2013 n'est pas notre année


Cette année n'aura pas été dans le karma d'Arabian People,
Maghrebian World.
Pourtant, la "culture" est là. Encore faut-il savoir ce qu'on entend par culture.
Alors ? Défaitisme ? Peut-être. Désintérêt ? Surtout pas. Cependant, la Rédaction regarde les événements se dérouler à une vitesse effrayante et, malgré une réelle passion pour le monde culturel, elle se croise les doigts.
Dans les arcanes culturelles, il est des évidences qui bousculent son image d'Epinal car il y avait jusque-là, une certaine espérance : la culture était celle qui pouvait encore nous mettre la tête hors de l'eau.
Arabian People, Maghrebian World avait été créé dans cette vision d'un monde à protéger via la littérature et les créations artistiques. L'on avait - tiens, nous parlons déjà au passé !- encore l'envie de promouvoir ce qui se faisait dans le Maghreb, dans le Proche-Orient arabe et puis, finalement, dans le monde tout court.

Une année 2013 qui n'a suscité ni l'intérêt des lecteurs (17 abonnés et  plus de 27 000 visiteurs à peine au bout de plus de trois ans d'existence), ni celles des maisons d'édition ou d'écrivains et artistes - zéro abonné, avec une petite mention de temps à autre qui fait, d'ailleurs, partie du passé parce qu'il est peut-être plus gratifiant de citer les articles de journaux que ceux d'un modeste blog dont on ne peut dire qu'il manque de conviction. Par gratitude, n'oublions pas les personnes qui le suivent sur Twitter. Quant à Facebook, bah...

Peut-être est-ce dû à la politique rédactionnelle... Va savoir ! Mais l'on n'est pas fermé à toute suggestion, pour peu qu'elle aille dans le sens du blog-magazine.

La Rédaction se donne encore une année afin de voir où va Arabian People, Maghrebian World.
Après ? Nous verrons.
F. C-A.

vendredi 6 décembre 2013

Le mot de la Rédaction : Nelson Mandela, le chemin de la liberté



Et si un Nelson Mandela se cachait derrière chacun d'entre nous ? Et si son destin révélait un même destin en chacun d'entre nous ?

Que serions-nous aujourd'hui ? Quel chemin aurions-nous pris ? Celui de la liberté ou de l'aphasie dans laquelle nos vies plongent en ces instants, n'engendrant qu'actions sans destinée profonde, sans culture, sans libération de l'esprit, de la pensée et du corps? De soi.

Nelson Rolihlahla Mandela n'est pas seulement un héros et un héraut. Il est ce que nous devrions tous être. Mais la montagne est difficile d'accès car, il l'a dit, le courage n'est pas de ne pas avoir peur, il est de vaincre sa peur.
Nous avons peur de ce que nous sommes : muets. Nous avons peur de ce que les autres voient en nous : notre silence qui pourrait devenir parole vivante, qui pourrait devenir écrit pérenne.

Sa modeste personne nous dirait, en ces moments de sa disparition : j'ai fait ce qui devait être fait. Nelson Rolihlahla Mandela a fait ce qui devait être fait.
Merci, Madiba.
F. C-A.

Un long chemin vers la liberté (Le Livre de Poche)
"En plus de la vie, d'une forte constitution, et d'un lien immuable à la famille royale des Thembus, la seule chose que m'a donnée mon père à la naissance a été un nom, Rolihlahla. En xhosa, Rolihlahla signifie littéralement "tirer la branche d'un arbre", mais dans la langue courante, sa signification plus précise est "celui qui crée des problèmes". Je ne crois pas que les noms déterminent la destinée ni que mon père ait deviné mon avenir d'une façon ou d'une autre, mais plus tard, des amis et des parents attribueront en plaisantant à mon nom de naissance les nombreuses tempêtes que j'ai déclenchées et endurées. On ne m'a donné mon prénom anglais ou chrétien plus connu qu'au premier jour d'école,..."
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