samedi 14 juin 2014

Bejäïa, ballade littéraire avec Pierre Daum




Qu'est-ce qui fait que le journaliste Pierre Daum vienne en territoire presque interdit (lire son article  http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/DAUM/49557) ? 
Le regard des Algériens change et il se veut plus critique, plus à même d'apporter sa propre approche de sa propre histoire...
Peut-être est-ce la raison de cette conférence-débat avec l'auteur de Ni valise, ni cercueil. 


Vendredi 20 juin 2014 - 14h30
Théâtre régional Malek Bouguermouh
Béjaïa (Algérie)

jeudi 5 juin 2014

Voix Vives : une Méditerranée qui s'élargit


Pour sa dix-septième édition, le festival Voix Vives, qui donne libres sons à la poésie contemporaine en Méditerranée, voyage dans plusieurs villes cette année. Après Sidi Bou Saïd, en Tunisie (23-24 mai) avec comédiens et musiciens, Voix Vives est à Gênes du 6 au 8 juin et se déplacera à Sète, du 18 au 26 juillet, où le théâtre sera très présent au cœur de la musique et de la poésie.
Le Proche-Orient arabe sera très présent même si géographiquement, pour certains, la Méditerranée est plus une résonance culturelle qu'une réalité géographique. 
On entendra la voix notamment du poète syrien Nouri Al-Jarrah, (auteur de Caïn et les sept journées du temps), Mohamad Badawy (Egypte), Lukman Derky (Syrie), Salah Faik (Irak), la poétesse libanaise Vénus Khoury-Ghata, Walid Al-Sheikh (Palestine), Moez Majed (Tunisie), Karim Rahi (Bahrain), Maisoon Saker (Emirats Arabes Unis), Abdo Wazen (Liban), Mohammed Abu Zaid (Egypte, Zaher al Sami (Oman) Ahmed Al-Mulla (Qatar), Jamil Amami (Tunisie), Salah Boussrif (Maroc) Tali al Maamari (Oman), Farag Alarabi (Lybie), Abdallah Elhamel (Algérie), Salah Stétié (Liban),  Bassem Al Meraiby (Irak), Mohamed Al Ahraz (Arabie Saoudite),  Antoine Douaihy (Liban), Jihad Houdaib (Palestine), le poète et artiste-peintre Hamid Tibouchi (Algérie), Miloud Hakim (Algérie), Abdo Wazen (Liban) Tahsin Al Khateeb (Jordanie), Nasredidin Al Gadi (Libye), Nashmi Muhanna (Koweït), Abderrahim Al Khassar (Maroc).

Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée fera sa dernière programmation dans la ville espagnole de Tolède, du 5 au 7 septembre 2014.

mercredi 14 mai 2014

Clin d'oeil sur Juan Gelman : ne nous dites pas adieu !



Il nous a salués pour une dernière fois, le 14 janvier dernier… à l’âge de 83 ans-poèmes… et il était impensable d'oublier ce que fut Juan Gelman pour le poème et pour l'expression libre.

Le poète est parti. Son chant demeure. Il est parti sous le ciel de Mexico, éloigné de cette Argentine qu’il a tant vue pleurer et qu’il a pleurée. Comment dire le départ d’un poète ? Comment le préserver de la banalité quand tout, dans sa vie, fut tragédie et beauté à la fois ? Seuls les poètes comprendront ce passage à vide qui les traverse lorsque l'un des leurs disparaît, quand l’un d’entre eux coupe le fil alors qu’il laisse ses mots en héritage. On osera dire, presque pour pasticher, il nous lègue l’amour en héritage et il nous échoit de continuer de faire vivre l’oiseau en lui, en nous. Juan Gelman nous lègue son feu dont il a nourri ses jeunes années contre l'ancienne dictature. Il nous lègue son sacrifice lorsqu’il rejeta la grâce présidentielle en écrivant dans le journal Página/12 : «On m'échange contre les ravisseurs de mes enfants et de milliers d'autres jeunes gens qui, aujourd'hui, sont tous mes enfants»… 
Récompensé par le prix Cervantès en 2007, Juan Gelman nous laisse sur le bord de la route, avec cette Epitaphe de son Violon et autres questions, un recueil publié en 1956 –l’Algérie était alors en pleine guerre d’indépendance– et l’idée que la lutte n’est jamais vaine quand elle est porteuse d’espoir :

Un oiseau vivait en moi.

Une fleur voyageait dans mon sang.

Mon cœur était un violon.

J'ai aimé ou pas. Mais parfois

on m'a aimé. Moi aussi

je me réjouissais : du printemps, 
des mains jointes, de ce qui rend heureux.

Je dis que l'homme se doit de l'être !
(Ci-gît un oiseau.

Une fleur.

Un violon.)


Parmi ses œuvres traduites de l’espagnol
Le silence des yeux, préface de Julio Cortázar, édition bilingue, traduit par Michèle Goldstein, Éditions du Cerf, Coll. Terres de feu, 1981.
Il nous reste la mémoire : poèmes argentins de l’exil (avec des poèmes d’Alberto Szpunberg et Vicente Zito Lena), édition bilingue, présentée et traduite par Monique Blaquières-Roumette, François Maspero, Éd. La Découverte / Maspero, Coll. Voix, 1983.
Lumière de mai Oratorio, traduction de Monique Blaquières-Roumette, Éditions Le Temps des Cerises, 2007.
Lettre ouverte suivi de Sous la pluie étrangère, trad. de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2011.
L'Amant mondial, traduction de Jean Portante, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2012.
Com/positions, traduction de Jacques Ancet, Éditions Caractères, Coll. Cahiers latins, 2013.


mercredi 30 avril 2014

Rami Essam : parce que tu es Egyptien...

Rami Essam, la voix de la place Tahrir, le chantre d'une jeunesse montante, disant son mal-être et son désir de briser le silence, d'abattre les murs et les montagnes. Rami Essam n'est pas un chanteur à la voix amplifiée sinon que par le désir de réveiller les consciences, dans la belle tradition issue de Sayid Darwich. Il n'est pour le peuple égyptien que celui qui lui chante, certains soirs de grande colère et de brassages d'émotions, 

"Parce que tu es égyptien, tu dois souffrir de perdre ta dignité dans tous les sens du terme"

Il ne sera plus le chanteur de l'émotion pour jeunes gens et jeunes filles en mal d'amour, rêvant de destinées à la mesure des Mille et Une nuits fantasmées au siècle d'aujourd'hui mais celui qui se révélera dans l'expression du désespoir de tout un peuple, rassemblé pour crier sa grande lassitude avec Irhal, le chant unificateur, et Yosqot, yosqot, hokm aaskar.

Même s'il n'est pas dans le registre pur de la variété, son interprétation brute, ses paroles destinées à dire simplement les faits, sont ce qui lui donnent cette présence sur la scène musicale : la force des mots que tous ces Egyptiens de 2011 attendaient.

 Et pour mieux le connaître..., un bouquet de ses interprétations : http://www.melody4arab.com/songs/ehttp://www.melody4arab.com/songs/en_view_songs_1963.htmn_view_songs_1963.htm



dimanche 30 mars 2014

Yaness en concert : quand la mémoire est vive


Yaness sera en concert, vendredi 11 avril 2014 (à 20h30), au Centre Culturel Algérien à Paris. Le groupe Yaness a été fondé en 2003 par Ahmed Lasfer, auteur-compositeur algérien. Son répertoire composé de partitions prenant ses sources dans le patrimoine algérien, mélangeant sonorités berbères et chaabi, révèle l’ancrage d’Ahmed Lasfer mais sans, pourtant, s’interdire des voyages vers d’autres univers musicaux (voir interview de Marilena Licǎ-Maşala du 21 octobre 2012 sur Arabian People, Maghrebian World).

Le concert du groupe Yaness est organisé par l’Association Ajouad Algérie Mémoires qui dédie deux journées à la mémoire des victimes de la décennie noire en Algérie (1990-2000). Yaness se produira également, samedi 24 mai 2014, au Scribe l'Harmattan à Paris.

Programme
- Jeudi 10 avril 2014 à 18h00 : projection de l’œuvre vidéographique Le dernier été de la raison de Nadia Seboussi, suivie d’un débat (entrée libre).
- Vendredi 11 avril 2014 à 20h30 : concert du groupe Yaness. En première partie, récital poétique avec Ghanima Ammour accompagnée par la harpiste Kamila Adli.
- Samedi 24 mai 2014 à 20h30 : concert au Scribe l'Harmattan (voir affiche à gauche).

Centre Culturel Algérien
171, rue de la Croix Nivert - 75015 Paris
(Métro : Boucicaut)

Site de Yaness : http://www.yaness.com


lundi 17 février 2014

Le Mot de la Rédaction : quand la Culture n'a d'odeur que l'absence d'argent



«Vent de panique» sur la Culture écrit l’éditorialiste dans le numéro de février du magazine CBSNEWS –avec un C Vous vous sentirez rassurés : ce vent n’a lieu qu’en France. Eh bien non ! Si la Culture en France est balayée par un vent de panique, dans notre zone de sensibilité, elle l'est par un ouragan : celui-ci détruit le peu de Culture que nous connaissons. En Algérie actuellement, j’affronte le Néant culturel remplacé, avidement englouti, par des tonnes de billets de banque, de gargotes vendant des pizzas tartinées de mayonnaise, des antiquaires qui ne sont en fait que des marchands de meubles sortant de l’orbite de la moyenne et croulant sous des paquets de billets de dinars, des gens multipliant leurs entrées d’argent par un double emploi, des fonctionnaires lassés, des médecins ne lisant plus que des ordonnances ou des gouvernants dont l'intellect moyen se nourrit de spéculations de pouvoir ou de journaux.
Que l’on se rassure : rien n’est perdu, il arrive que quelques gouttes d’eau se déversent sur l’arbre amaigri, anémié de la Culture même lorsque ses racines sont en pourrissement, étant plus à rechercher la manne qu'à livrer un message. Au milieu de ce désert, un coquelicot : voir l’un de mes misérables livres publiés entre les mains d’un jeune poissonnier, heureux –mon Dieu ! qui me dira «C’est le premier livre que je tiens dans mes mains et que j’ai envie de lire…»
Aussi quand je vois la magnifique couverture de février de CBSNEWS, dont on ne peut que les féliciter, l'on a cette envie d’espérer.
F. Chaïm-Allami


mercredi 12 février 2014

Prix Virgile décerné à Cécile Oumhani



«Tes yeux brillent, enivrés d’immensités à parcourir» nous dit Cécile Oumhani dans son dernier livre Tunisie, carnets d’incertitude). Nos yeux brillent également à mesure que l’on entre dans l’univers de Cécile Oumhani qui a une manière bien à elle de transposer cet autre univers, celui de l’extérieur en le transformant en une sorte de cercle intime, tout en brandissant les voix qui composent ses écrits. L’atelier des Strésor ou Tunisie, carnets des incertitudes, ou encore celles du Café d’Yllka. Un bonheur que de voir se dérouler les mots et puis tous ces personnages auxquels elle donne comme une «odeur de henné», nous disant l’espoir, la beauté tous empreint de poésie, un bonheur certes teinté de tragique lorsqu’elle parle de ceux qui sont tombés dans les rues tunisiennes et ont signé de leurs mains sur les pavés de «l’incertitude».

Cécile Oumhani vient d’être récompensée, après –entre autres‒ le prix littéraire européen de l’Adelf, et celui du prix Grain de sel, entre autres, par le prix Virgile pour l’ensemble de son œuvre.


A retrouver aux Editions Elyzad
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