Oui, silence oblige.
Demeurons humbles et allumons la bougie du silence.
F. C-A.
Evénements et personnalités de la littérature, du cinéma, des arts et spectacles du Maghreb et du Monde arabe.
Le cinéaste Malek Bensmaïl vient de lancer son site officiel de ses réalisations dont Aliénations ; Decibled qui raconte "l'exil, l'identité et le regard que portent les artistes sur leur Algérie d'aujourd'hui" et La Chine est encore loin - voir l'entretien du réalisateur accordé à la chroniqueuse Zohra Maldji et publié en plusieurs parties sur Arabian People & Maghrebian World (http://arabianpeople.blogspot.fr/2012/02/rencontre-malek-bensmail-realisateur-de.html) :
Le débat est ouvert / est depuis longtemps ouvert : le poète et le parolier. Une histoire de genres, une histoire qui remanierait l'univers de la littérature et, dans le cas présent, de la poésie depuis que celle-ci, de chanson de geste, est passée à l'état de poème après la "Chanson de Roland". Le prix Nobel de la littérature pour cette année 2016 a non seulement renversé les valeurs de l'écriture poétique mais aussi celles du roman. Et l'on est aujourd'hui à se poser la question de savoir qu'est-ce qui nous attend au prochain tour ? Pour rester dans le domaine de la poésie et de la chanson - qu'ici nous qualifierons de parole chantée - certains textes de chansons font un va-et-vient entre le poème et la parole chantée. Pour exemple, Boris Vian qui fut d'abord poète avant que la version chantée n'entre en lices. Je ne m'étais jamais posé la question ; pour moi, tout était clair, nonobstant la qualité de l'écriture d'une chanson, la parole chantée n'est pas le poème qui, lui, est "hanté" par une sorte de transcendance chez le poète introverti et extraverti à la fois. La chanson, aussi belle soit-elle, aussi bien écrite soit-elle, ne peut être une "Diane française" d'Aragon, ni un "Bateau ivre" d'Arthur Rimbaud ni même un "Cancre", poème de Jacques Prévert qui pourrait être l'objet de la nymphe musicienne, ou "Seul dans la splendeur" de John Keats, ou encore "Craintes dans la Solitude" de Samuel T. Coleridge et, du côté de la poésie arabe, ce poème "أراكَ عَصيَّ الدمع" d'Abû Firâs al-Hamadani et plus proche, "Passagers parmi les paroles passagères", poème bref mais profond de Mahmoud Darwich. Or, nous voilà placés, après la décision heureuse ou inappropriée du comité Nobel, dans l'obligation de refaire nos classes ! A nous de voir si les textes de M. Dylan sont pur esprit ou de la chanson engagée au sens propre comme au sens figuré sur le chemin extrêmement névralgique, narcissique et transcendantal du territoire du poème. Le sportif à la retraite qui devient "chroniqueur" ne peut être journaliste, le professeur de chant ne peut être professeur de littérature, le dessinateur de bandes dessinées ne peut être Renoir (à moins qu'il n'ait un talent caché), etc. Le merle moqueur est, certes, un oiseau mais il n'est pas pour autant un rossignol. Et bien que tous les goûts soient dans la nature, ici, il ne s'agit pas d'aimer, il s'agit de dire le genre. Le comité Nobel a peut-être eu raison pour les inconditionnels de Bob Dylan ou est tombé peut-être dans l'hérésie d'avoir osé mélanger les genres, pour les autres. Et si c'est le cas, c'est-à-dire si c'est contrevenir aux canons du poème pur, alors il est temps de mettre au rencart les prix Nobel qui ont tendance pour des raisons obscures à décerner des prix en veux-tu en voilà. Mais soyons honnêtes et rendons justice au chanteur, seul Bob Dylan peut dire s'il a écrit des poèmes quand il a écrit ses chansons. De ce fait, si ça l'est, nous pourrons déduire qu'elles ne tarderont pas à être publiées en tant que poèmes. Et, alors, ce serait un bond en avant du territoire du poème. Aussi, "Je suis malade" vaut poème tout comme "C'est une poupée qui fait non" ou "Gigi l'amoroso"... ... et, alors, les poètes entreront dans la clandestinité.
Voilà plus de vingt ans que la petite ville de Die abrite le Festival Est-Ouest qui fait se rencontrer littérature, arts, cinéma et spectacles vivants chaque année.
Mûrier triste dans le printemps arabe, un recueil dont le printemps récurrent au long de ses pages n’oublie ni l’hiver ni l’exil, ni la guerre. Tahar Bekri devient chroniqueur d’une histoire déchirée et pleine d'espoir de la patrie d’origine du poète, ensuite de lieux auxquels il s’identifie quasi intimement. Fluidité du mot et, derrière, la tourmente. Une structuration du poème en visions multipliées mais comme s’il ne faisait qu’un avec elles. Mais, aussi, une sorte de sérénité car sa poésie détourne la violence pour asseoir le dit du printemps qui voyage ainsi à Lisbonne, à Palmyre, de guerre en guerre, Haïti, au pays de Nazim Hikmet auquel le poète confie son exil dont il dit : « Mieux vaut être étranger que chien fidèle avec laisse ».
Chaque poème est une pièce plantée dans une réalité qui peut paraître échotière mais que l’écriture sensible et profonde transforme en une révélation d’intériorité. Doublée du vœu opiniâtre de Tahar Bekri de vouloir rêver « de moissons claires ».
Muṭma̓innan ˓alâ al-ḥâffa, ou Paisible sur le bord, le poème des souvenirs : Ali Al Hazmi se pose sur le bord de la vie, que celle-ci soit un « Mariage de la soie avec la soie » ou qu’elle soit passion durant ces années-réminiscences. Le poème se joue sereinement entre nuances subtiles et tendresse des mots. Même lorsqu’il avoue, quelque part, implorer le sommeil ou « perdant, déçu de la vie, de l’amour et des amis ».

FRAME.life est une plateforme de médias sociaux et de la photographie qui va sur le terrain pour donner son regard sur les personnes, les objets et le paysage urbain de Beyrouth. Le site de cette plateforme au design volontairement simple, mais hautement esthétique nous ouvre une fenêtre sur le regard, notamment, d'Ali Sayed-Ali, à l'origine de l'idée.
« Cet ouvrage restitue la saga
d’une famille qui a fait de l’Orient son fonds de commerce. Antiquaires,
éditeurs de cartes postales, ébénistes, hôteliers, les Tarazi ont été portés
tout à tour par l’engouement de l’Occident pour l’Orient, la mode des voyages
du début du XXe siècle, le développement de la photographie, l’essor
du tourisme et, enfin, la renaissance du Liban de l’après-guerre. Les
différentes facettes de leurs activités reflètent certains des plus beaux
épisodes de l’histoire du Moyen-Orient qu’il nous soit donné de contempler. »
(Éd. de la Revue Phénicienne)
Le rendez-vous de Paris avec le monde du livre n'est pas très loin. Trois villes sont les invitées du Salon Livre de Paris : Congo-Brazzaville et Pointe-Noire pour la République du Congo et Constantine, pour l'Algérie. Ensuite, le pays invité cette année est la Corée du Sud qui arrive avec un fronton d'une trentaine d'auteurs.
Vingt-quatre auteurs répandront le souffle du Congo littéraire, parmi lesquels l'on note les noms d'Henri Lopez, poète et ambassadeur du Congo, Emmanuel Dongala, Alain Mabanckou, Adèle Caby-Livannah et Gabriel Mwènè Okoundji.
Des signatures qui donnent l'envie d'aller à leur découverte mais que l'on ne peut toutes signaler, faute de place d'autant que l'on met en page tous les auteurs du Maghreb et Monde arabe, ainsi que quelques clins d'oeil...